Cette création savoureuse de la saxophoniste montpelliéraine Maguelone Vidal fait dialoguer le geste cuisinier et l’acte musical électroacoustique. Elle a été présentée au Nouveau théâtre de Montreuil le 30 novembre et 1er décembre 2018, dans le cadre de la 6ème édition du festival « mesure pour mesure », enfin à la Philharmonie de Paris, le 16 décembre dernier.Du noir apparaît une bande lumineuse devant nos assiettes éclairant nos verres. Nous sommes 100 spectateurs, invités à nous asseoir devant de grandes tables.
Maguelone Vidal ouvre la soirée en faisant vibrer des sons électroniques. Ses grands bras tournent de tous côtés, comme les tentacules d’une pieuvre nous ventousant. Nous allons être immergés dans un espace inconnu d’éveil des sens. Après sa création « Le cœur du son » la voici, qui, avec la complicité de 3 musiciens, nous entraîne dans le ventre d’un volcan.
Claudius Tortorici, cuisinier, apporte des marmites. Maguelone Vidal nous fait écouter au plus près le bouillonnement du liquide. La fumée s’en échappe, vient frôler nos narines, et nous apporter le délicieux fumet.
Didier Petit, violoncelliste, et Christian Zanési, musicien électronique, font écho grâce au corps de leurs instruments, et à la profondeur de leurs cordes vocales. Le voyage abyssal continue.
Des claquements de talons nous en font sortir, pour découvrir Philippe Foch, percussionniste. Ses doigts pianotent sur le billot, se saisissent des fouets, en réponse aux gestes du cuisinier. Il lui fait face comme un coq de basse-cour, puis lui tourne autour, jusqu’à utiliser les différentes parties de son corps en caisse de résonance. Mais le dos de Claudius, le cuisinier, ne tressaille pas ; il continue avec soin son travail imperturbable.
Ils vont être tour à tour acteur, chanteur, instrumentiste, chef d’orchestre. Maguelone Vidal continue de nous entraîner dans son voyage. Son saxophone plonge dans un évier rempli d’eau. Nous nous surprenons à retrouver dans ses notes, le chant des baleines.
Notre corps est en mouvement. Nous nous tournons régulièrement vers les quatre coins cardinaux pour découvrir les performances des musiciens et du cuisinier. Ses couteaux, et ciseaux deviennent des instruments « domestiques ».
L’odeur du plat mijoté se répand dans toute la salle, excitant un peu plus nos papilles. La bourride de seiche va être bientôt à point.
Des temps de silence trouvent toute leur place. Nous sommes là, tous concentrés, tendant le cou au moindre son imperceptible.
Le batteur électrique vrombit. Maguelone quitte ses tentacules pour laisser onduler son corps longiligne dans des rythmes jazzy’s, et libérer son timbre de voix.
Un tintement de clochette fait naître d’autres sons similaires dans leurs mains. Ils correspondent pendant les dernières minutes de ce préparatif « sonoculinaire ». Claudius, ce soir dépasse son rôle de chef cuisinier pour croiser celui de chef d’orchestre et apporter la touche finale.
De la pénombre un « pep » de bouchon de bouteille se fait entendre. Chaque musicien prend l’enveloppe d’un serveur souriant qui se présente à chaque table, pour apporter de quoi nous régaler et échanger.
Nous sommes dans un état de détente complet, en interaction avec nos voisins de table, tous témoins privilégiés de ce travail précis de Maguelone, à la fois musical, dramaturgique et performante. Cette écriture est aussi scénographique et lumineusement élaborée, pour ces aspects, en étroite réflexion avec Emmanuelle Debeusscher (scénographie), Laïs Foulc (créatrice lumière) et Emilie Rousset (regard extérieur).
Nous nous sommes réfugiés dans les bras de ces pieuvres pour assouvir nos tentations de gourmands, ouverts sur ce qui les entourent. Le voyage est déjà fini, mais nous en gardons une mémoire sensorielle d’enfant.
Maguelone Vidal ouvre la soirée en faisant vibrer des sons électroniques. Ses grands bras tournent de tous côtés, comme les tentacules d’une pieuvre nous ventousant. Nous allons être immergés dans un espace inconnu d’éveil des sens. Après sa création « Le cœur du son » la voici, qui, avec la complicité de 3 musiciens, nous entraîne dans le ventre d’un volcan.
Claudius Tortorici, cuisinier, apporte des marmites. Maguelone Vidal nous fait écouter au plus près le bouillonnement du liquide. La fumée s’en échappe, vient frôler nos narines, et nous apporter le délicieux fumet.
Didier Petit, violoncelliste, et Christian Zanési, musicien électronique, font écho grâce au corps de leurs instruments, et à la profondeur de leurs cordes vocales. Le voyage abyssal continue.
Des claquements de talons nous en font sortir, pour découvrir Philippe Foch, percussionniste. Ses doigts pianotent sur le billot, se saisissent des fouets, en réponse aux gestes du cuisinier. Il lui fait face comme un coq de basse-cour, puis lui tourne autour, jusqu’à utiliser les différentes parties de son corps en caisse de résonance. Mais le dos de Claudius, le cuisinier, ne tressaille pas ; il continue avec soin son travail imperturbable.
Ils vont être tour à tour acteur, chanteur, instrumentiste, chef d’orchestre. Maguelone Vidal continue de nous entraîner dans son voyage. Son saxophone plonge dans un évier rempli d’eau. Nous nous surprenons à retrouver dans ses notes, le chant des baleines.
Notre corps est en mouvement. Nous nous tournons régulièrement vers les quatre coins cardinaux pour découvrir les performances des musiciens et du cuisinier. Ses couteaux, et ciseaux deviennent des instruments « domestiques ».
L’odeur du plat mijoté se répand dans toute la salle, excitant un peu plus nos papilles. La bourride de seiche va être bientôt à point.
Des temps de silence trouvent toute leur place. Nous sommes là, tous concentrés, tendant le cou au moindre son imperceptible.
Le batteur électrique vrombit. Maguelone quitte ses tentacules pour laisser onduler son corps longiligne dans des rythmes jazzy’s, et libérer son timbre de voix.
Un tintement de clochette fait naître d’autres sons similaires dans leurs mains. Ils correspondent pendant les dernières minutes de ce préparatif « sonoculinaire ». Claudius, ce soir dépasse son rôle de chef cuisinier pour croiser celui de chef d’orchestre et apporter la touche finale.
De la pénombre un « pep » de bouchon de bouteille se fait entendre. Chaque musicien prend l’enveloppe d’un serveur souriant qui se présente à chaque table, pour apporter de quoi nous régaler et échanger.
Nous sommes dans un état de détente complet, en interaction avec nos voisins de table, tous témoins privilégiés de ce travail précis de Maguelone, à la fois musical, dramaturgique et performante. Cette écriture est aussi scénographique et lumineusement élaborée, pour ces aspects, en étroite réflexion avec Emmanuelle Debeusscher (scénographie), Laïs Foulc (créatrice lumière) et Emilie Rousset (regard extérieur).
Nous nous sommes réfugiés dans les bras de ces pieuvres pour assouvir nos tentations de gourmands, ouverts sur ce qui les entourent. Le voyage est déjà fini, mais nous en gardons une mémoire sensorielle d’enfant.