Ce boulanger sétois qui a assassiné Sadi Carnot

LOKKO lance une série historique, en collaboration avec les éditions Papillon rouge, en reprenant des extraits du livre de Raymond Alcovère : « Ces héraultais qui ont fait l’histoire ». Cette semaine, l’anarchiste italo-sétois Sante Geronimo Caserio, assassin du président de la République française, en 1894 à Lyon. » Étonnant destin que celui de cet anarchiste italien, venu s’installer à Sète comme boulanger. Révolté par l’injustice sociale et politique qui l’accompagne depuis sa naissance, il décide à l’âge de vingt ans d’assassiner le président de la République…

À la barre, il raconte les injustices dont il a été le témoin, la misère des ouvriers :  » Je suis parti de ma terre natale parce que j’en venais souvent aux larmes en voyant des petites filles de huit ou dix ans obligées de travailler 15 heures par jour pour une misérable paye de 20 centimes (…) Et, d’un autre point de vue, j’ai vu des milliers de gens qui ne travaillent pas, qui ne produisent rien et qui vivent grâce au labeur des autres ; qui chaque jour dépensent des milliers de francs pour se divertir ; qui corrompent les filles des ouvriers ; qui possèdent des logements de quarante ou cinquante pièces ; vingt ou trente chevaux, plusieurs serviteurs ; en un mot, tout les plaisirs de la vie.» Et il termine par ces mots :  » Faites attention, l’homme récolte ce qu’il a semé.  »

« Si j’ai commis cet acte, c’est parce que j’étais las de voir le monde aussi infâme »

Il est bien évidemment condamné à mort. Il accueille le verdict en criant : « Vive la révolution sociale ! ». Il écrit une dernière lettre à sa mère :  » Je vous écris ces quelques lignes pour vous faire savoir que ma condamnation est la peine de mort. Oh ! Ma chère mère, ne pensez pas mal de moi ! Mais pensez que si j’ai commis cet acte, ce n’est pas que je sois devenu un malfaiteur, et pourtant, beaucoup diront que je suis un assassin et un malfaiteur. Non, parce que vous connaissez mon bon cœur, la douceur que j’avais lorsque j’étais auprès de vous ! Et bien, aujourd’hui encore, c’est le même cœur. Si j’ai commis cet acte, c’est parce que j’étais las de voir le monde aussi infâme.  »

Extraits de « Sante Geronimo Caserio, anarchiste et assassin d’un président » dans « Ces Héraultais qui ont fait l’Histoire » de Raymond Alcovère, Papillon Rouge Editeur, 264p., 19,90€, www.papillon-rouge.com

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