Déjà, il est né en Serbie qui comme chacun sait n’est pas très éloignée de la Transylvanie ; ensuite il a fondé un ensemble nommé Les trilles du diable et enfin lorsqu’il attaque l’Allegro du concerto pour violon en ré mineur de Khatchatourian, on voit bien qu’il est possédé : par le rythme, par l’âme slave et même un brin tzigane ! De surcroît, lorsque son archet effleure les cordes dans un pianissimo à peine audible d’une partita de Bach, pas un seul raclement de gorge, pas un toussotement dans un Corum plein à craquer et ça, c’est le signe infaillible d’un pouvoir surnaturel !
Pour venir à bout de cette écriture frénétique, il n’est pas venu seul : son acolyte, le chef Jaime Martin déploie ses pouvoirs incantatoires et emmène tous les pupitres de l’orchestre, de la plus pure douceur académique à la frénésie de la danse. De très jolis soli de clarinette, des cuivres impeccables et des cordes voluptueuses, un moment de pure magie.
Un vent de jeunesse souffle sur l’orchestre
L’interprétation de la Symphonie n°2 de Rachmaninov offre une deuxième partie de soirée plus sombre et vertigineuse. Ici encore l’Orchestre de Montpellier est à la hauteur du défi et ne brise pas les enchantements. Un vent de jeunesse souffle sur Montpellier : de nouvelles recrues de talent dans l’orchestre et un public visiblement rajeuni et enthousiaste. Encore un pari gagné et qui ne relève pas de la magie…