Un samedi matin boulevard Pasteur, il y a une vingtaine d’ années, dans les studios de « Divergence FM ».
– « Bonjour Pierre Vassiliu, pas trop de mal à trouver la radio : Montpellier est une ville que vous connaissez bien !
-Non je ne connais pas bien avec Laura (sa très belle femme, ex-mannequin, qui l’accompagne), on a laissé la voiture à l’entrée de la ville et pris le tram ».
Ils viennent de Mèze, où il a longtemps vécu avant d’intégrer une structure médicalisée à Sète pour y finir son existence en 2014, emporté par la maladie de parkinson.
– « Pourtant on se souvient qu’un temps vous y étiez en vadrouille.
-Ah oui, je vois ce que tu veux dire et à quoi tu fais allusion, oui, c’était un peu chaud un moment (rires) »
–C’est venu comment cette chanson ?
-Après un concert nous sommes allés en boîte, celle du moment c’était Les Reganeous : c’est cet épisode là qui est évoqué dans la chanson… »
Nous sommes alors au mitan des années 70, grosse période où l’esprit festif s’invite volontiers. Grande époque aussi assez emblématique dans le Montpellier de la fête et même si la boîte en réalité se situe à Lattes, route de Palavas. Après, il y aura le Reganeous II (en 1983) mais désormais le lieu est fermé.
La chanson sortira exclusivement en 45 tours-2 titres. Et son succès sera occulté par « Qui c’est celui-là ? », tube considérable pour l’artiste qui va tranquillement sur ses 40 ans et qui figure sur l’album « Je suis un pingouin » sorti la même année (74), confirmant le virage pris avec « Attends », l’album sorti 2 ans auparavant.
Vassiliu tourne la page des années « comique » pour un travail plus abouti au plan musical, qui le fera côtoyer des pointures musicales comme les ex Magma, Francis Moze ou Claude Engel mais aussi Patrick Beauvarlet, Olivier Bloch Lainé, Bernard Lubat ou Georges Rodi. C’est aussi l’époque où il déménage avec femme et enfants de la région parisienne pour s’installer en Provence (avant l’Afrique plus tard). Au fil du temps « En Vadrouille… » deviendra culte. Elle aurait pu connaître la même destinée que le « Je t’aime moi non plus » du père Gainsbourg… et figurera dans des compils de l’artiste comme la très belle dernière compil en date, sortie l’an dernier, et intitulée « Face B ».