Depuis 1977 et la sortie du « Nouvel Espoir », l’humanité se divise en deux catégories : ceux que le space opera agace profondément et les fans qui croient en la force et traquent le Jedi en eux, acceptant à la fois le message quasi religieux et psychanalytique de ce héros qui doit tuer son père pour accomplir son destin. Trois générations d’aficionados munis de sabres lasers et de costumes variés se sont retrouvés le 19 octobre au Zénith de Montpellier pour une grande et fervente célébration. Au programme : figurants costumés, robots, grand écran. Et une gest star : un orchestre symphonique au complet pour interpréter la musique de John Williams.
Un compositeur reconnu
Fort de 51 nominations aux Oscars, complice de la première heure de Steven Spielberg, John Williams a composé les musiques de films aussi célèbres que la saga « Star Wars », « Jurassic Park », « Les dents de la mer », « Harry Potter » ou « Indiana Jones ». Chef d’orchestre et instrumentiste, il a également écrit des concerto pour cuivres et pour violoncelle joués par des orchestres symphoniques prestigieux (Boston, Chicago ou encore New-York).
Des références non négligeables
Dès le générique, le synchronisme avec la musique, le film et les effets sonores s’imposent au spectateur. Les musiciens de l’Orchestre montpelliérain sous la direction de Thiago Tiberio vont illustrer à merveille les différents thèmes à la manière des leitmotiv wagnériens : chaque personnage est identifié à un thème musical qui l’accompagne ou le précède dans chaque scène. L’influence de grands compositeurs comme Holst ou Tchaïkovsky donne à l’écriture du compositeur des couleurs chatoyantes bien rendues par la parfaite cohésion d’un orchestre qui maîtrise l’équilibre musical et le timing de la projection. Mention spéciale pour le pupitre des cuivres très présent dans la partition : le premier solo de cor pour le thème de « La Force » est absolument époustouflant, confirmant si besoin en était, le talent de Sylvain Carboni jeune cor solo de l’orchestre.
Les lois de la métrique spatio-temporelle
Le chef new-yorkais réussit avec les musiciens un véritable marathon métronomique pour une partition aussi riche qui se doit de coller aux images dans un tempo qui ne peut se négocier : la prestation est réussie mais laisse peu de place à la musicalité et à l’interprétation … On se prend à rêver d’une première partie « avant projection » loin des impératifs de l’image qui offrirait l’opportunité d’une direction musicale plus personnelle. Parfois la concurrence entre les musiciens et les nombreux effets spéciaux d’une bande son mal équilibrée, augmente le niveau des décibels imposant un volume sonore quasi douloureux… Le générique final laisse enfin la place à l’orchestre seul pour une magistrale conclusion musicale très applaudie.