Pourquoi la diversité dans la technologie est-elle un élément clé ?
Comme l’a souligné un article récent de « Forbes », il est temps de donner la priorité à la diversité dans la technologie parce que : « les personnes qui créent cette technologie ont le pouvoir d’influencer son fonctionnement. C’est une trop grande responsabilité pour un seul groupe démographique d’avoir le contrôle total. Un manque d’idées et de représentation différentes pourrait aggraver les disparités entre les sexes, les races et les classes. »
Nancy Nemes, fondatrice et PDG de Ms. AI (plate-forme européenne de soutien aux femmes dans l’IA) qui travaille avec des technologies émergentes depuis 1995 chez Microsoft et Google, pense que « l’IA n’est pas seulement pour les technologues, les mathématiciens et les informaticiens. Tout le monde devrait participer à ces développements, ainsi qu’à la promotion de la diversité et de l’inclusion dans nos domaines ».
10 millions de femmes en Europe devront bénéficier de l’IA d’ici 2023
Ms. AI qui est basé à Berlin, est un groupe éclectique et diversifié, composé d’éminents experts en intelligence artificielle et d’ambassadeurs de marques : développeurs, chefs d’entreprise, auteurs, professeurs, chercheurs, artistes, philosophes, anthropologues, dirigeants d’entreprise et entrepreneurs. Dans le but de « permettre à 10 millions de femmes en Europe de bénéficier de l’IA d’ici 2023 », Ms. AI promeut l’entrepreneuriat innovant et des réseaux diversifiés et inclusifs afin d’améliorer la qualité de la vie de tous.
600 millions d’adolescentes sur le marché du travail
Avec 600 millions d’adolescentes dans le monde entier qui vont investir le marché du travail au cours de la prochaine décennie, Nancy Nemes estime qu’il est nécessaire de créer un environnement positif en Europe pour les femmes qui veulent travailler dans le secteur de l’IA. « Beaucoup de filles scolarisées s’intéressent à l’enseignement des STIM (sciences, technologie, sciences de l’ingénierie et mathématiques). Cependant, au cours de ces études, beaucoup parmi elles, décident de changer de direction et de poursuivre une autre carrière. Cela est dû au manque d’informations sur le marché du travail et au manque de modèles d’autres femmes qui sont actives dans ce secteur. Je crois que cette éducation devrait commencer tôt à l’école. Par exemple, on voit que les hackathons fonctionnent très bien, mais ils ne sont pas encore suffisamment répandus. Nous devons complètement changer le système éducatif pour avoir une vraie diversité. Actuellement, seulement 17% des femmes travaillent dans la technologie et moins de 1% dans l’IA. Aujourd’hui, cependant, il existe de nombreuses initiatives, une plus grande couverture médiatique et davantage de réseaux de femmes au niveau local et global, comme : women in tech, girls in tech, women in AI, female founders, etc. »
Comment l’Europe peut-elle rester compétitive dans le secteur des technologies ?
« Nous avons tous les éléments nécessaires pour réussir », estime Nancy Nemes. « De très bons centres de recherche, du grand talent et de l’argent à investir. Cependant, nous ne pouvons pas transformer les initiatives en grandes entreprises. Nous essayons de créer les conditions pour favoriser la création de plus de startups et nous insistons sur l’idée d’échouer « rapidement, » ce qui signifie ne pas avoir peur de l’échec. Nous avons rédigé un manifeste chez Ms. AI qui comprend les cinq points de succès : optimisme (embrasser la technologie plutôt que d’en avoir peur), faire confiance à cette tech, avoir l’ambition et le courage de créer des initiatives, prendre des risques et agir rapidement. Nous devons être plus rapides en Europe sans perdre de vue qu’il faut un équilibre entre l’éthique et le profit ».