LOKKO
C’est votre premier « I Love Techno » en 9 ans, pourquoi ?
GREG DELON
J’ai contacté cet été Armel Campagna, le directeur artistique de I Love Techno. On ne se connaissait pas. C’est dommage, on a perdu 9 ans ! Il m’a dit : « Vous êtes une bonne équipe, vous dégagez une bonne énergie dans la région« . On a eu un bon feeling… Pour cette première participation, il fallait qu’on marque des points, qu’on nous remarque et que le label WOH gagne de l’audience ! De ce point de vue, la soirée a été parfaite ! J’étais heureux !
« Notre mission était de démontrer la valeur des artistes locaux »
Est-ce important une présence locale dans un événement européen ?
Des artistes « locaux », cela peut être péjoratif… Le programmateur peut se sentir obligé de les inviter ! Notre mission était de démontrer leur valeur. Ils doivent résonner autant que les gros invités. Les artistes locaux sont arrivés avec leur drapeaux, leurs potes, leur déconne. C’est ce mélange qui a fait la réussite de notre cabane qui avait une atmosphère plus électrique que dans les autres. C’était la folie !
Les plateformes d’écoute sur internet (Deezer, Spotify, Qobuz, Apple Music…) ont révolutionné le paysage musical. Quel en a été l’impact pour vous ?
La musique a complètement évolué. Au départ, on a bénéficié d’un gros focus. Il y avait davantage d’espace. Avec ces nouveaux services de streaming, le marché s’est recentré. La notion de « label » a disparu. Quand on achetait un vinyle, il avait une identité. Aujourd’hui seul l’interprète et le titre sont visibles. Alors que l’ADN de WOH et de la musique électro en général, c’est le label, qui implique une couleur musicale, un nom, un logo.
Pourquoi monter un label ?
On voulait que ça fonctionne comme une boucle vertueuse et passionnante. Pour moi aujourd’hui, c’est une compétition. Il y a 5 ans, c’était encore facile. Maintenant, c’est comme les sportifs de haut niveau, il faut faire des sacrifices à tous les niveaux. Aujourd’hui, je dois redoubler d’efforts pour rester dans la compétition.
Quels sont les artistes derrière Way Of House (WOH) ?
Le label WOH est constitué de Greg Delon, The Dualz, Wielki et Cebb. D’autres artistes sont également signés.
« Le streaming, c’est un peu comme si on avait fait disparaître les appellations dans le vin »
Comment le faites-vous vivre ?
A travers nos événements. Et notre communication. WOH a ses propres chaînes sur Spotify, on y trouve toutes nos playlists. Nous organisons des soirées officielles WOH : à la salle Paloma (Nîmes), au Cargo (Arles). On teste de nouvelles expériences. Je joue dans une cave à vin. On goûte le vin en écoutant la musique… Le streaming, c’est un peu comme si on avait fait disparaître les appellations dans le vin.
Quelles sont vos nouveautés ?
Nous allons sortir en février un « various » (avec plusieurs artistes) : « Hanging On » et le maxi « Berlin » par The Dualz. J’ai quatre morceaux quasiment finis. 2020 sera une bonne année, côté production. On réserve une surprise aux lecteurs de LOKKO… Ce sera avec Lass, le chanteur de Synapson. Mais pas un mot avant la sortie !
« WOH, 20 ans après, c’est ma vie, c’est la vie de mes enfants »
Vous êtes un DJ très ancré dans le territoire occitan.
WOH, 20 ans après, c’est ma vie, c’est la vie de mes enfants. Tout le monde vit à ce rythme à la maison. On ne parle pas d’argent, c’est juste un état d’esprit.
Vous étiez le DJ résident d’un haut lieu de la nuit montpelliéraine : BarLive.
J’ai démarré ma résidence au BarLive en 2002 ! En parallèle, j’ai assuré des résidences, la direction artistique et la programmation de plusieurs établissements. On peut citer la Dune, l’Effet Mer, des établissements à Nîmes. J’ai dû rebondir avec la fermeture du BarLive. Mais on peut retrouver la playlist officielle BarLive sur Spotify : Barlive Music 2019. On a gardé l’esprit en réunissant les artistes de l’époque et des copains !
Quel est le point commun entre toutes ces activités ?
J’aime bien transmettre des choses. La musique se partage. Tu ne l’envoies pas froide de la même manière qu’on n’envoie pas un plat froid en salle, dans un restaurant. Faut que ça arrive chaud ! Je te présente quelque chose, on en discute. C’est un échange. J’aime bien faire des longs sets. Même si je sais ce que je vais jouer, le public me renvoie un écho ! J’aime quand il réagit. I Love Techno en était la parfaite démonstration !
Greg Delon, DJ multi-carte
– Président de l’asso Anîmé ( www.anime-festival.fr ) qui organise des soirées techno dans lieux atypiques. L’objectif est d’amener les jeunes à prendre conscience du patrimoine. C’est plus facile de leur faire découvrir le patrimoine de notre région à travers la musique !
– Fondateur du label WOH (Way of House – www.wayofhouse.com) qui avait sa propre cabane à la soirée I Love Techno.
LIENS :
https://open.spotify.com/user/1142509772?si=pHxoywfQTuKBSRi15_MM6A
Presskit : https://www.dropbox.com/sh/181munnu3ej2wkv/AAD8G79fSKKxQdGaPFMX_YVHa?dl=0
Pour infos :
www.anime-festival.fr