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Montpellier Danse réunit les amis de 40 ans

« Comme pour un anniversaire, réunir en cette seule édition la plupart de mes amis en danse qui ont accompagné Montpellier Danse ces dernières années » : Anne Teresa De Keersmaeker, Ohad Naharin, Raimund Hoghe, Robyn Orlin, Mourad Merzouki, Bouchra Ouizguen, Emanuel Gat. Pour ses 40 ans, du 20 juin au 8 juillet 2020, le festival de danse dirigé par Jean-Paul Montanari organise une super réunion de famille.

 

 

« Construire une quarantième édition de Montpellier Danse, alors qu’on aura été présent dès l’origine force au regard en arrière sans perdre de vue la perspective du futur, commente Jean-Paul Montanari. Déjà un bilan, et donc revoir comme dans un rêve l’histoire de la danse à Montpellier dans ces dernières décennies, ou simplement réaliser un numéro 40 entre les numéros 39 et 41 ? »

Combien de larmes ? Le festival montpelliérain s’annonce fort en émotion cette année. Et quelle longévité pour son directeur depuis 1983 ! Le sujet est devenu la tarte à la crème des commentaires et néanmoins une authentique question de politique culturelle. C’est sans équivalent.

Ce sont plus que des amis, des intimes, des compagnons de route. Les vrais, quoi. Raimund Hoghe a retravaillé sa première pièce pour un grand groupe (douze jeunes danseurs amateurs et professionnels), qui devait être créée en 2003, l’année de l’annulation du festival. Rebaptisée « Moments of Young People ».

Emanuel Gat ouvre la 40e édition du festival au Corum avec la première mondiale de LOVETRAIN2020, une pièce pour 14 danseurs, sur la musique du groupe anglais Tears for Fears. “C’est en écoutant l’une de mes playlists en mode aléatoire, explique le chorégraphe que Jean-Paul Montanari aurait bien vu diriger le Centre chorégraphique national, que je suis tombé sur « Shout » du groupe Tears For Fears. Je me suis dit « waouh ». J’étais à Paris, à la gare de l’est, je me suis arrêté pour écouter toute la chanson. Pour moi, ce morceau c’est un peu la bande-son de mes années d’adolescence.” (Ci-dessous)

Première française, la création 2019 du Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin. Paris l’acclame depuis peu, mais c’est à Montpellier que le chorégraphe israélien a été le plus souvent reçu et choyé. Sa venue devrait provoquer, comme toujours, un intense casse-tête sécuritaire et diplomatique.

Après sa création au Wiener Festwochen de Vienne fin mai 2020, Anne Teresa De Keersmaeker & Pavel Kolesnikov présenteront en avant-première française, « The Goldberg Variations, BWV 988 ». On n’imaginait pas un anniversaire sans la chorégraphe flamande.

Proches d’entre les proches, eux aussi, les deux frères jumeaux du hip hop institutionnel français : Mourad Merzouki (ci-dessous « Folia » mélange de hip hop et de derviches tourneurs durant 4 soirs à l’Opéra-Berlioz) et Kader Attou.

Pour autant l’édition 2020 paraît s’être armée elle-même pour ne pas céder à la nostalgie, continuer à regarder devant, même si les nouveautés n’y sont pas en force. Et garder le sens des responsabilités. Plus importante que 40 bougies : « une obsession, souligne son directeur, faire que Montpellier, place forte de la création chorégraphique, reste au bord de la Méditerranée le phare qui attire les artistes et leur assure soutien et amitié dans leurs œuvres. Ceux qui habitent Montpellier comme ceux qui, originaires de pays plus lointains, (Maroc, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, Israël ou Iran) vivent dans cet entre-deux si fructueux« .

On aura le plaisir de revoir Bouchra Ouizguen (Maroc). Parmi les très nombreuses créations du festival, Bouchra Ouizguen présente « Eléphant ou le temps suspendu » sur « les hommes et des femmes extra-ordinaires que j’aurais pu croiser au détour d’une rue ou lors d’un voyage. Ils font écho à mes héros ordinaires – paysans, jardiniers, femmes de ménage – peuplant mon quotidien« .

Robyn Orlin (Afrique du Sud) va rendre hommage aux démonstrations de danse traditionnelle, organisées par les propriétaires miniers des environs de Johannesburg, auxquelles, toute enfant, elle assistait le week-end avec sa mère.

Les 3 directeurs du Centre chorégraphique national 

Un focus sur les trois artistes qui ont dirigé le Centre chorégraphique national de Montpellier : Dominique Bagouet, directeur de 1980 à 1992, dont Catherine Legrand, une de ses plus belles interprètes, remonte le « So Schnell » qui avait inauguré le nouvel Opéra Berlioz en 1990.
Mathilde Monnier, directrice de 1994 à 2014, retrouve le public montpelliérain, après quelques années parisiennes à diriger le CND (Centre national de la danse) avec un solo en bonne compagnie : 27 chaussures (en collaboration avec l’historien de la mode, Olivier Saillard). Ceci à la Halle Tropisme qui entre dans la danse, à l’occasion.

Et enfin Christian Rizzo à la tête du CCN depuis 2015 redonnera sur la grande scène de l’Opéra Berlioz, son grand succès « D’après une histoire vraie ».

Enfin, du côté montpelliérain, une bande de fidèles, heureux élus de la création locale : Fabrice Ramalingom, Michèle Murray, Anne-Marie Porras, Nadia Beugré, David Wampach.

Quelques absents dans cette réunion de famille, en particulier Dominique Bagouet, mort du sida à l’âge de quarante et un ans en décembre 1992. Tout part de lui. Et tout ramène à lui, bien souvent.

 

 

OUVERTURE DE LA BILLETTERIE LE 9 MARS

www.montpellierdanse.com

A la Une, l’affiche du festival, signée Les Produits de l’épicerie.

Crédits photo : de haut en bas : Christian Ruiz, Emanuel Gat, Ascaf, Anne Von Aerschot, Julie Cherki, Marc Domage.

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