-« Je rêve ! C’est une blague ! Il ne faut vraiment pas manquer de culot pour proposer d’apprendre le chinois en cette période de confinement. C’est oublier que si nous en sommes là aujourd’hui, c’est bien à cause du Coronavirus chinois ! »
-« J’ai déjà appris gratuitement un mot : Coronavirus »
-« Comment on dit « masque » en Chine ? »
-« Moi, je ne les porte pas dans mon coeur ! »
-« Vade rétro Satanas ! »
-« Les chinois, non merci, avec la merde qu’ils ont foutue dans le monde, non merci ! »
De nombreux commentaires de ce genre sont visibles sur la page Facebook des Petits Mandarins, une solution innovante d’e-learning, lancée en 2016, inspirée des jeux en ligne. A destination des professionnels, des particuliers et des établissements scolaires ou supérieurs, la marque est devenue une référence, réussissant son pari de « rendre le chinois accessible à tous et casser cette image d’une langue compliquée et élitiste.»
En lançant une offre exceptionnellement gratuite, Vigdis Herrera n’imaginait pas un tel déversement. « C’est effrayant, commente-t-elle. Cela fait peur et rappelle des périodes sombres de l’histoire. Nous vivons cela depuis deux mois. Il y a eu une trentaine de messages en tout, avec une nette accélération cette semaine. Au début, nous avons supprimé les commentaires tout en les signalant à Facebook qui n’a pas donné suite, puis à l’IGPN (Inspection général de la Police nationale), sans réponse non plus. Ils ont autre chose à faire, en ce moment… »
Surtout des personnes âgées
« Je réponds à chacun, en essayant de tourner les messages en dérision et montrer leur absurdité ! Récemment, une dame a essayé de me convaincre que si nous avions tant de problèmes, c’est que les Chinois mangeaient des animaux ! Nous sommes allés sur les profils et nous avons pu constater qu’il s’agit majoritairement de personnes âgées. En tout cas, il est hors de question de fermer notre compte car nous avons besoin de poursuivre notre activité. »
Un motif de satisfaction pour Vigdis Herrera : le succès de son offre gratuite.
En un mois, un millier de particuliers se sont inscrits sur la plate-forme dans le cadre d’une offre (partiellement) gratuite. L’offre scolaire, elle 100% gratuite, a été plébiscitée par 500 familles.