Michaël Delafosse, le nouveau maire de Montpellier et président de la Métropole, a réservé son premier grand entretien sur la culture à LOKKO. Plus d’une heure de discussion à la terrasse du café Le Riche, qu’il a choisi pour ce rendez-vous, le mercredi 23 septembre. Nous en publions un extrait qui a trait exclusivement au MoCo tant il contient d’indications sur ce qu’il appelle « un nouveau style » pour la culture.
D’autres extraits sont à venir sur sa méthode, son projet, sur le management au domaine d’O, la réflexion menée sur la ZAT, la succession de Jean-Paul Montanari, son rapport aux artistes locaux, notamment. Dans le domaine culturel, il promet « une alternance, un nouveau souffle ».
Les rumeurs, les éléments de langage de l’entourage du candidat Delafosse : tout indiquait que Nicolas Bourriaud pourrait faire les frais de l’alternance politique. La position de Michaël Delafosse va même au-delà de la réserve qu’on lui prêtait envers le commissaire d’exposition, critique d’art et historien de l’art d’envergure internationale, mis en place en 2015 par Philippe Saurel. Entre Michaël Delafosse et Nicolas Bourriaud, le directeur du MoCo, le contentieux est sérieux. Peut-être irréversible. C’est en tout cas ce que laisse penser cet entretien.
On le sent en tous points remonté contre l’actuel patron du MoCo, cet établissement qui regroupe, depuis 2017, le nouveau centre d’art appelé Hôtel des collections, rue de la République, près de la gare, la Panacée, rue de l’école de pharmacie et l’école des Beaux-Arts.
Son premier grief est d’ordre budgétaire. Le maire de Montpellier parle de dépenses de communication « pharaoniques, disproportionnées, pas transparentes », qui se chiffrent à 1,5 million d’euros. D’un « déficit de 200 000 euros pour l’année d’ouverture ». Qu’il ne compte pas éponger.
Il regrette ensuite que Nicolas Bourriaud se soit « autorisé à qualifier » son élection, en estimant qu’elle relevait d’ « une continuité ». « Il n’a pas bien saisi ce qui s’est passé le 28 juin », cingle-t-il en évoquant « un nouvel appel à projets » pour le MoCo.
En off, à la fin de l’entretien, il évoquera sans le citer « ces personnes qui arrivent dans la ville et décident de ce que doit être son identité ».
Evoquant une interview dans LOKKO , il s’indigne qu’on puisse établir ce genre d’analogie, relevant selon lui, d’une « représentation florentine de la culture ».
Lorsqu’on lui demande s’il ne va pas faire du Saurel en écartant Nicolas Bourriaud comme l’ancien maire l’avait fait de deux de ses proches , voici ce qu’il dit.
Image : Cristobal Desconnets et Mégane DeLorean Burckel de Salut Salut Internet (podcast et pop culture).
Être Président-Maire d’une soi-disante grande Métropole et ne pas être en capacité de rencontrer de visu, en face à face, Nicolas Bourriaud en dit long sur le courage…
Pleurer pour un tweet alors que M. Delafosse utilise lui-même les outils de la presse pour régler ses comptes, dénote d’une certaine couardise.
Il s’est bien gardé d’annoncer ses intentions au conseil d’administration et à ses représentants.
On veut nous donner TITEUF à la place de Miyazaki!!!
Cher Michaël, vos aspirations et projets ne sont en rien incompatibles avec la mission du Mo.Co elles sont juste autres. Le projet Mo.Co a démontré déjà son efficacité en en offrant à Montpellier un rayonnement national et international comme notre chère ville ne l’avait JAMAIS eu dans les arts plastiques. Vous souhaitez viser un public plus large et local le musée Fabre c’est le passé, c’est l’histoire et je sais à quel point elle vous est chère. Cependant il nous incombe faire pour maintenant et pour le futur. Vous souhaitez compléter cette offre pour des propositions plus accessibles à la population locale c’est super, la ZAT devrait reprendre alors, le street art qui vous est cher aussi, cependant leur place est dans l’espace public dehors et surtout pas dans un musée. Ne détruisez pas ce qui à couté tant de travail et d’argent aussi au contribuable alors même que cet écosystème de l’art contemporain commence à peine à décoller. Je ne sais si le CCN était bénéficiaire dès son ouverture et j’en doute. Une approche florentine de la culture ? Vous êtes historien : Pensez au rayonnement extraordinaire de cette splendeur italienne et participez à ce projet. Ne détruisez pas ce pôle d’excellence qui a attiré justement de nombreuses personnalités influentes du monde de l’art. C’est par ce qu’il y a le Mo.Co que se sont installés ici Mécènes du Sud, La Box, on a rejoint le Réseau Plein Sud, de nombreux critiques ont débarqué nous offrant de nouvelles perspectives! Du jamais vu! Tout ce monde fait vivre Montpellier en fréquentation, des ateliers des artistes locaux justement, et des hôtels, de restaurants alors que le centre ville en a tant besoin. Les familles ont besoin de jongleurs et de tags, on est bien plus que cela quand même? Pour le street art pensez plutôt à Pierre vive alors: emmenez-nous là bas et contribuez à développer les quartiers alentours qui n’ont jamais décollé autours de ce grand navire vide. S’il vous plaît ne détruisez pas le futur des artistes locaux en détruisant ce qui justement nous donne de la crédibilité et du travail. Si vous ne proposez que du local la profession détournera son regard de nous au lieu de s’intéresser à Montpellier. Compléter l’offre, oui, satisfaire la vengeance d’égos frustrés ou arrivistes par la destruction ne mènera nulle part: qu’à des dépenses de plus. Vous voulez faire geste social et marquer Montpellier de votre empreinte donnez-nous du vert, confiez les locaux de l’ancien conservatoire de musique aux associations ( ex initiatives fantastiques du type « les voisins » Asso « Yes We Camp », en ateliers d’artistes (nous manquons terriblement d’espace de travail dans TOUS les arts). Aidez-nous, et ne nous prenez pas en otage, nous les artistes locaux. Merci.
Très juste commentaire! S’il y avait une politique culturelle à réaliser en urgence à Montpellier – et dans tant d’autres villes hélas- ce serait celle d »une stratégie engagée en faveur des ateliers/logements pour les artistes. Ce serait soutenir et faire rayonner plus encore, même en période de crise budgétaire, cet établissement remarquable qu’est le MOCO ( et d’autres également !). Unique exemple en France qui associe centre d’art, école d’art et collections ! Quand les politiques de tous bords cesseront-ils de défaire ce que le camp adverse à réalisé avant? Quand arrêteront-ils de penser qu’ils savent mieux que nous, que tous, ce qu’est l’art, ce qu’est le travail des artistes, des commissaires, des médiateurs? Quand ne confondront-ils plus élitisme et exigence? Quand enfin cesseront-ils de prendre leurs électeurs pour des gens stupides, incapables de saisir l’art de leur temps? Le MoCo fait rayonner non seulement Montpellier, mais aussi toute l’Occitanie et plus encore à l’échelle nationale et internationale. Ceci nous le devons aux artistes exposés avant tout, à toute l’équipe du MoCo et à Nicolas Bourriaud. Et dire que c’est de gauche, malheureusement comme souvent, que viennent ces politiques culturelles indigentes. Street art, arts numériques … mais pas en défaisant ce qui fonctionne !
Je partage le même point de vue que vous sur Nicolas Bourriaud qui n’a cessé d’utiliser des années durant des fonds publics pour assurer sa propre promotion…Je lance d’ailleurs une pétition sous le nom de Marcel Duchamp Bis pour introduire une plus grande transparence et éthique dans l’art contemporain:
Je dis à Michaël Lafosse qu’il ne se laisse pas surtout pas impressionner par des gens qui ont trusté l’art contemporain depuis une trentaine d’années profitant de la manne publique et entretenant des réseaux de copinage quasi mafieux et qui sentant le vent tourner jouent ici leurs dernières cartes, tentant de préserver en catastrophe leurs prérogatives.
https://www.change.org/PourUneNouvelleEthiqueArtistique
Fred Forest, artiste pied noir international, Professeur émérite de l’université de Nice
Réponse du Maire PS de Montpellier, Michaël DELAFOSSE (23 septembre) à Nicolas Bourriaud qui l’interpellait le 28 juin
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NB : Je passe sur les déclarations budgétaires, qui en elles-mêmes, c’est-à-dire sans comparaisons avec d’autres lignes du tableau, n’ont aucune validité sauf celle de scandaliser le péKin moyen sur les dépenses inutiles (serait-elles pharaoniques t’amer?) faites pour les éduquer ; combien pour les parkings à touristes manne des commerces du centre-ville, combien pour les aménagements fleuris des terrasses à bières et mojitos manne des commerces de la real-politik ?
Je relèverai juste quelques mots et m’attarderai plutôt sur la fin de la vidéo retranscrite ici via mes petits doigts et annotés de mes incorruptibles remarques.
Je passe sur le choix du café, Le Riche, où s’est déroulé l’interview.
Et je passe sur l’allusion de collusion que fait M. Delafosse entre Nicolas BOURRIAUD (critique d’art, essayiste, curateur) et Philippe SAUREL (LREM).
Nan il n’y a pas non plus complot pas plus que ce qu’entend M. Delafosse vis à vis de N. BOURRIAUD — Philippe SAUREL (LREM) par contre dégagisme…
Note : J’ai placé entre ou précédé de guillemets les extraits de ce que dit M. Delafosse ; entre crochets, mes réactions, subjectives et en soutien à Nicolas Bourriaud, et hors collusion :
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«(…) Se former le regard (…) [comme si le but des institutions artistiques devaient se cantonner au superficiel et au paraitre, au feuil académique du tableau !]
(…) St Anne (…) [C’est sûr que les cathos de la ville se sentiront plus concernés par ce ‘sacro-saint’ patrimoine que par l’aménagement et l’entretien du Carré d’art de Norman Foster érigé à l’initiative du maire Jean Bousquet, UDF, élu contre le maire PC Émile Jourdan en 1983 ]
« (…) Musée Fabre (…) [I’n’y a pas que les cathos, les laïques traditionnels sont dragués aussi par le prêche du maire. Ouf !]
« (…) D’autres enjeux autour de la culture [là, on arrive à ce qui fâche !]
« (…) Sur la culture il y a une alternance [comment la culture peut-elle être soumise à alternance ? la culture est par essence agrégative, cumulative !]. Il y aura un changement de style [ la culture n’est pas soumise au style ! Au plus, elle l’assimile et déjà là elle se pervertit en se l’appropriant.], il y aura l’idée d’un nouveau souffle [même ça c’est quasi un trait d’anti-culture qui n’a rien à voir avec la contre culture des années 60. Plutôt dans le style ‘homme nouveau’ sous Hitler avec ‘arts dégénérés’ en prime, ‘réalisme socialiste’ sous les directives de Jdanov , ‘révolution culturelle maoïste’, etc.]
«(…) parce que moi j’[Trumpette de l’ego] ai envie qu’à la fois que le climat culturel à Montpellier s’améliore et je crois [mot connoté pas vraiment laïque comme ‘je pense…’] que depuis mon élection on sent [subjectif et lénifiant] un certain apaisement ;
«(…) les gens ont le droit de se parler et c’est très bien, notamment [surtout] ceux qui sont aidés par la région et le département (coalitions institutionnelles), mais aussi, l’esprit d’un nouveau souffle, ou la culture ne devient pas un projet de communication au service du politique, mais devient un projet de comment on raconte [connotation très aristo-catho de la petite bourgeoisie de la ville voire catho-réac comme on disait ‘avant ‘] de Montpellier.
« (…)Tiens à Montpellier-eux [ou heu !…], il se passe quelque chose, Y a une affaire du sensible… Ah tiens, le maire il est engagé dans la cause des migrants (amalgame) avec le maire de Palerme [ dimension internationale, européenne, mondiale : parler de soi à la troisième personne ! en plus du côté salade César, c’est impérial non ?) et à Montpellier danse vrai monde aux gueux [ la vidéo bafouille]
« [le maire, moi, je, Delafosse] a fait danser un migrant, a pris [en charge ou en otage pour le selfy ?] quelqu’un qui a traversé la Méditerranée et qui a survécu : il s’est exprimé artistiquement ( … ! Dingue : Tu prends n’importe quel nounours, tu balances une valse de Strauss et la peluche s’exprime « artistiquement » ! Kultura quand tu nous tiens ! Ah ! les bals populaires et le populisme détourné !]
« (…) Il faut que nous nous racontions [ego de la cité ramené à celui de son chef, cf les cathédrales et beffrois, la tour Eiffel, les gratte-ciels…] parce que [ou par ce queue, quand on fait des comparo’ de Kekette ?] nous faisons
« Faisons [débat du concept de l’art contemporain défendu par Bourriaud qui apprend à réfléchir et qui est ici à nier (voire à chier selon Delafosse au nom bien trouvé et qui veut retrouver les ‘vraies valeurs’ de l’objet ‘réalisé’, ‘matérialiste’, agréable à consommer]
« et pas sous des emprises de communication [t’es dans le ‘Relationnel’, Nico ?].
« Regardez, comme la gratuité des transports [amalgame politicard, je siffle le hors jeu, comme on dit sur les stades de foot : ‘Garde tes mains, (Delafosse), pour pisser !’ ]…
« (…) On parlera de Montpellier, de ce lieu où les artistes [lesquels ?] ont pu…[pu quoi ? le mot reste en suce pans. Taguer les murs néo-néo-classique et pompeux d’Antigone de Ricardo Bofill ou ceux de friches industrielles dédiés à la frime d’jeuns avec aura du street art de Banksy déporté ?]
« C’est comme ça qu’on doit (Kon doigt ? Index vers ?) parler de la ville parce que la culture c’est un récit de nous-mêmes [définit ici de manière péremptoire, abusive et magistrale comme une histoire du passé donc et non pas une ouverture sur l’avenir !]. »
Àrt est fléchir !