On a beaucoup entendu le maire de Montpellier parler des artistes d’ici. Un angle de sa campagne culturelle plutôt raccord avec une véritable demande de considération, qui avait clairement émergé lors du débat LOKKO/Le D’OC en mars 2020.
Pour autant, ce discours paraissait teinté de souverainisme. On a frôlé dans certains discours de campagne le regard étroit voire discriminant sur ce qui n’est pas « d’ici ». Michaël Delafosse balaie la remarque en préférant parler de « souveraineté » et surtout d’ « hospitalité ».
Des mots-clés, des éléments de langage qui ont valeur d’indice et nous éclairent un peu même si on a encore du mal à voir clairement le projet derrière une générosité qui va ravir le monde culturel, d’ailleurs plutôt confiant. Auquel il a promis « des lieux » et « de l’écoute ».
La Ville n’imposera rien. Il n’y aura « pas de y a qu’à, de faut qu’on », mais une mise en commun des énergies. On peut remarquer que la virulence envers Nicolas Bourriaud, le directeur du MoCo ne relève pas précisément de ce registre d’horizontalité apaisée.
On attend des acteurs de la culture des idées, de prendre part à « ce pas de côté », à cette invitation à changer de logiciel, à se réinventer. « Les idées : si ça ne vient pas, je les susciterai ! » a-t-il commenté.
Du côté des finances : « pas de baisse des crédits mais pas de nouvel équipement de prestige » a-t-il promis, presque à contre cœur. Là aussi, changement de logiciel. Il faudra « retrouver l’esprit pionnier du temps de la décentralisation » avec des méthodes moins coûteuses, et plus participatives. Le terme est à la mode : l’infusion culturelle devrait être la marque du mandat de Michaël Delafosse.
Ah bon! Le monde culturel est confiant ? Pour info les artistes visuels locaux pas du tout! Cher Monsieur le maire, j’ai appris hier que la labellisation du dispositif Moco comme centre d’art d’intérêt national était suspendue à l’avenir que vous voudrez bien lui donner…j’avoue que les bras m’en tombent..Vous / Nous montpelliérains perdons l’opportunité de récupérer les fruits de tous ces efforts et investissements? La qualification du moco comme dispositif d’intérêt national eu été une opportunité de rayonnement national et + justement pour notre ville et ses équipements! Vous/ nous contribuables perdons en outre l’apport de financements nationaux pour ce centre vous /nous soulageant ainsi de certaines charges…Une petite mise à jour: les inrockuptibles,numéro, cura magazine, juste quelques articles élogieux à propos de la dernière exposition de la Panacée, qui parle fluidité du genre et que vous avez boudé. Arte tv sur Montpellier Danse aussi. Pourquoi cet acharnement sur nos pôles d’excellence et ceux qui les incarnent et les ont portés où ils sont? C’est ça la gouvernance apaisée? Les chiffres apparemment ne sont même pas si mauvais que cela même dans le contexte covid et les entrées plus nombreuses qu’au musée Fabre… Encore une fois ces politiques culturelles nous tirent tous vers le haut et apportent de l’activité en centre ville. Enfin, j’attendrais un peu de voir le retentissement de l’ouverture de la fondation Hellenis ( Promoteurs immobiliers maxi potes de Philippe Saurel) avant de donner les clés d’un tel navire à N. donc curateur des promoteurs immobiliers, quand bien même celui-ci s’est multiplié en obséquieuses courbettes à votre égard. Les qualités, la renommée, d’un curateur sont mesurables à l’impact de leur expositions et à celui de leurs travaux écrits n’est ce pas? Avez-vous lu Exform, les radicants, Éterochronies? Après tentez de dépasser les 30 premières pages des mémoires de N…à l’inverse d’une fenêtre sur le monde vous avez les élucubrations complètement autocentrées du garçon qui a hérité de la galerie de sa maman et qui se gausse de son extraordinaire (propre) sens de l’humour!!! Pour enchaîner sur d’obscurs personnages dont la renommée n’a pas franchi le département…J’allucine! Pour info: l’outil numéro 1: le porte avions pour la carrière des artistes et le rayonnement de leur productions c’est le curateur, pour n’importe quelle structure d’art c’est le directeur du dispositif ie: le curateur. Donc oui nous avons besoin de personnes qualifiées. Nous les artistes locaux tremblons face au peu de cas que les élus font du savoir-faire de ce qui est un métier ou plutôt tout un ensemble de compétences dans le cas de la direction d’un tel dispositif articulant école+ centre d’art+ hôtel des collections. Ne nous ramenez pas toujours les vieux copains: la culture n’est pas une cerise à distribuer comme poste honorifique à qui vous a soutenu pendant votre campagne. Non seulement ce serait en effet tout sauf le signe d’une gouvernance apaisée mais enfin c’est mépriser l’ensemble de notre filière et celle de la culture en général. Encore une fois les artistes et les curateurs sont des gens qui travaillent ils ont en général fait de longues études et agissent quotidiennement auprès de tous les publics. Ne perdons pas le nord. Merci.