Petit miracle culturel particulièrement médiatisé : les soirées de la boulangerie de la Paillade sont ce qui s’est fait de mieux comme inclusion sociale -concept tant à la mode- ces dernières années à Montpellier. Sans aucune aide publique.
Cela n’a pas échappé à Laure Pradal qui y a tourné un film de 52 minutes. « A l’intérieur du snack « Le pain d’or », entre les croissants et les canettes de coca, on cause deux fois par mois de Monte Cristo, Oscar Wilde, Tolstoï… Ils habitent le quartier de la Mosson situé dans la banlieue nord de Montpellier ou le centre-ville, ils s’appellent Hassan, Latzeg, Sonia, Hakim, Julien… Le temps d’une soirée, chacun a dix minutes pour parler de leurs romans, pièces ou poésies préférés, de l’importance qu’ils ont eu dans leur parcours, leur vie. À travers leur exposé, ils s’exposent, se racontent avec sincérité. Le livre : vecteur d’échanges, de mixité, de partage, de lien social », commente la documentariste montpelliéraine dont l’œuvre à caractère humaniste en impose désormais depuis « Le Village vertical » sur la Paillade jusqu’à son portrait de Mimi, handicapée dans « A ton tour, Mireille ».
« La sortie de ce film est un si bel contre argument à cette discussion, qui a cours, qui voudrait qu’habitant.es des quartiers populaires et du centre n’auraient plus rien à échanger » a commenté Nourdine Bara sur son compte Facebook.
« Des baguettes et des livres », le 17 octobre à 14h, salle Einstein au Corum.