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Montpellier en vue dans la colère
du monde culturel

L’ Appel du collectif les Essentiels, ce samedi 12 décembre a été ultra-médiatisé. De son côté, le président montpelliérain du Syndeac, Nicolas Dubourg s’impose comme figure marquante de ce monde culturel en crise. A Sète, la banderole au fronton du théâtre Molière (« Dis-quand rouvriras-tu ? ») est devenue virale.

 

La performance montpelliéraine ultra-médiatisée

Longtemps compréhensif et répondant avec bonne grâce aux contraintes sanitaires, le monde culturel craque. « Notre adaptabilité nous tue » a écrit une comédienne ce week-end sur Facebook. Le sentiment d’iniquité domine d’autant que la ministre de la culture Roselyne Bachelot a précisé que la date butoir du 7 janvier était « une date de revoyure » et que le sort des espaces culturels était soumis à l’évolution de la situation sanitaire pendant les fêtes.

Nez rouge et tenue noire : les 180 performers montpelliérains ont eu les honneurs du JT de TF1 et de nombreux autres médias, ce samedi devant une banderole mentionnant : « Nous définir comme non-essentiels nous condamne à une mort économique ». Devant le Corum, ils ont « dansé leur colère » pour protester contre la fermeture des lieux culturels à l’initiative du « collectif Les Essentiels » lancé par trois jeunes femmes danseuses, professeures de danse et chorégraphes. Une performance qui a démarré par la lecture du texte désormais célèbre de la comédienne Ariane Ascaride après un discours du président de la République : « ce qui fait un trou à mon âme est l’absence dans votre discours du mot Culture. Votre silence m’a démolie ».

« Nous sommes capables de respecter les protocoles sanitaires dans les théâtres, les salles de danse. De l’argent a même été dépensé pour ces protocoles. C’est de l’argent perdu. Nous ne comprenons pas ce manque de confiance », a expliqué Katia Benbelkacem, cheville ouvrière de cette performance, émue par tant de succès. « Adorés saltimbanques, quelqu’un peut-il m’expliquer ce qu’il s’est passé samedi ?? C’était hallucinant, on est d’accord ??! Je ne suis pas sûre de réaliser l’ampleur de cet élan » a t-elle posté sur Facebbok en annonçant « d’autres formes de revendications ».

Nicolas Dubourg sur le front

Très critique sur la méthode Macron, Nicolas Dubourg est la personnalité marquante de cette contestation nationale. «C’est pas compliqué, je n’ai pas le début d’une info sur si on ouvre ou pas. Cette manière de fonctionner en mode comité de salut public bunkerisé est devenue insupportable» a lâché le directeur du théâtre universitaire de La Vignette dans « Libération » dont il est un des interlocuteurs de référence ainsi que d’autres titres nationaux. On l’a vu ce lundi 14 décembre dans l’émission #6Ala Maison sur France 2 après une visio-conférence avec la Ministre de la culture.

Généralement d’un calme souverain, Nicolas Dubourg a changé de ton, se disant « choqué » par ces « images des transports et commerces bondés. Ce qui préside ce sont d’autres considérations alors que nous avons des protocoles sécurisants » a analysé le montpelliérain pour le compte du Syndeac, le plus important syndicat français du spectacle vivant dont il est le président. Depuis le premier confinement, de nombreuses adhésions ont été enregistrées au Syndeac et « il y a du monde dans les réunions à 200% ».

Il participait en fin de semaine dernière à une importante réunion d’une Intersyndicale culturelle réunissant CGT, FO ainsi que des organisations dédiées aux employeurs comme la sienne. 40 personnes autour de la même table pour décider d’une série d’actions. En particulier un référé en justice pour contester le fondement du décret qui devrait paraître dans les prochains jours, empêchant la réouverture des salles de spectacles et de cinéma. A l’initiative de ce « référé-liberté » devant le Conseil d’état : l’acteur et directeur de la Scène nationale Châteauvallon-Liberté à Toulon, Charles Berling. Il a été signé par de nombreux professionnels notamment le CDN des 13 Vents à Montpellier. Une jonction -historique- est en cours avec le secteur privé pour mener le combat. Et des manifestations auront lieu un peu partout en France, le 15 décembre à l’appel de la CGT Spectacles. La Fédération nationale des cinémas français s’est elle aussi engagée, depuis ce lundi 14 décembre, dans un référé du même type.

Ce recours devrait être déposé mardi ou mercredi avec l’espoir d’une réponse pour le 15 décembre, date à laquelle les salles de spectacle et les cinémas auraient dû rouvrir. L’affaire devient celle des spécialistes du droit desquels structures et syndicats se sont rapprochés.

La banderole virale du théâtre de Sète

Elle été publiée sur France Culture, France Inter, sceneweb.fr. Télérama a envoyé un photographe professionnel pour la faire figurer dans son prochain numéro : cette façade du théâtre Molière de Sète qui abrite la Scène nationale sétoise, évoquant la chanson de Barbara, est en train de devenir iconique.La photo du collectif Les Essentiels est signée Alain Scherer qui a posé nu avec deux autres photographes, Emmanuelle Grimaud (Fabrègues) et Olivier Leleu (Frontignan) dans le cadré d’un mouvement national tentant de sensibiliser à l’impact du confinement sur son métier : « Quitte à être mis à poil par la Covid, je préfère le faire moi-même ».

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