Vous ne vous souvenez plus vraiment des raisons initiales, là, alors que vous pendouillez dans un baudrier. Vous savez juste qu’un jour, vous avez décidé de tenter l’escalade.
Pour mémoire : à la base, vous êtes une citadine endurcie. Ne l’oubliez pas : ce détail est décisif, pour la suite de l’histoire.
Mais reprenons depuis le début.
Comme vous donnez malheureusement souvent suite à vos idées, vous voici donc à crapahuter dans la nature, des chaussures de rando aussi neuves que propres aux pieds. Pas de bol : un Mistral à décorner les taureaux souffle dans la farigoulette.
L’homme que vous accompagnez, créature pourtant habituellement attentive et attentionnée, retrouve, dès lors qu’il revient à son environnement naturel, l’étendue de ses racines. Racines dans lesquelles circule manifestement du sang de bouquetin. Comment expliquer autrement l’aisance quasi aérienne avec laquelle il se déplace dans ce paysage dit « vertical », les mains dans les poches, comme si ceci était la chose la plus évidente du monde. Vous, pendant ce temps, tentez désespérément de ne pas continuer à quatre pattes dès qu’un obstacle se présente devant vos pieds. C’est à dire environ tous les deux mètres. Alors que vous adoptez pour la dixième fois la position de celle qui vénère le Grand pin parasol et le supplie de bien vouloir la téléporter dans n’importe quel bar de n’importe quel centre-ville, vous vous souvenez de ce proverbe selon lequel « pierre qui roule n’amasse pas mousse ». Tandis que vous tentez de vous relever plus ou moins dignement, vous vous dites qu’en effet, toutes ces saloperies de caillasses qui se dérobent sous vos pieds n’ont pas amassé mousse. Comme quoi la sagesse populaire ne dit pas que des conneries.
Cet homme que vous suivez à travers bois n’a visiblement pas encore tout à fait compris à qui il a à faire. Ou alors il a tout compris, mais il s’en fout. Lui, il trace la route, comme nos ancêtres ont dû tracer la leur pour chasser le bison, longtemps, bien longtemps avant que la galanterie ne soit inventée, en France. Résultat : vous vous bouffez toutes les branches et les buissons que lui écarte de son passage, pensant, bêtement, que vous saurez en faire de même. Moïse eut-il été grimpeur, nombre de femmes auraient péri dans cette mer qu’il n’aurait pas pris la peine de garder ouverte, pour elles. Vous n’échappez à la balafre que parce qu’une autre pierre qui roule et qui, du coup, n’amasse pas mousse, vous fait trébucher au moment même où une grosse branche menace de vous fendre le front.
Qui dit escalade dit montagne et qui dit montagne dit : ça grimpe. Enfin, vous, vous grimpez, parce que les cailloux, eux, continuent de rouler, mais dans le sens de la descente. De sorte que vous vous retrouvez à devoir éviter ces saloperies sans mousse qui dévalent vers vous alors que vous tentez plus ou moins vainement d’au moins garder l’équilibre. Pour vous aider, profitant du fait que même l’homme très roots qui vous devance n’a pas d’yeux dans le dos, vous vous accrochez aux arbres. Vous tentez sans grand succès de maintenir le rythme du bouquetin en polaire et grosses godasses. Mais hélas ! Qui dit arbre dit bois et qui dit bois dit écharde. Ou plutôt : échardeS, avec un gros pluriel. Rapidement, vous avez des doigts en forme de hérisson. Qui comme dans la chanson, pique pique pique. Si vous voulez rire un coup, demandez donc à votre guide où est la trousse de premiers secours. S’il vous sort le Laguiole et un briquet, c’est que c’est un vrai de vrai.
A votre place, j’essaierais même pas.
Vous continuez l’ascension, mue par on ne sait quelle ridicule ambition d’aller jusqu’au bout de l’aventure. Vous vous croyez ouverte à tout, courageuse, et physiquement bien plus en forme qu’à 30 ans. Or c’est à peu près au 50 mètre que vous devez admettre que ces années de « cuisses abdos fessiers » ont une vertu essentiellement décorative. Parce que là, telle vous crapahutez sur ce chemin, vos cuisses, elles pleurent leur race.
Heureusement, à l’heure qu’il est, vous n’avez pas encore réalisé que si ça, c’est un accès facile, cela signifie que la falaise où vous êtes censée grimper le sera moins. Vous, là, vous avez déjà l’impression d’avoir entrepris le Mont Blanc. Alors que c’est du Pic St Loup qu’on parle.
L’homme que vous accompagnez a des réactions presque animales au fur et à mesure que les falaises se rapprochent. Loin, bien loin de ralentir le rythme, il accélère, au contraire. L’enfoiré. L’inclinaison frôle entre-temps les 45°, mais lui continue de gambader, les mains dans les poches, sifflotant allègrement. L’image même de l’être qui frétille à l’idée de retrouver, enfin ! son environnement naturel, celui-là même dont la civilisation le tient éloigné. C’est drôle : à la base, il est comme vous : il a une tête, deux bras, deux jambes (et un joli petit cul, ça, même à quatre pattes le nez dans le romarin, vous ne pouvez pas l’ignorer) et il marche debout, ainsi que nous l’ont enseigné des millions d’années d’évolution. Et pourtant, pourtant, vous ne faites pas partie du même monde. C’est une évidence.
Il accélère, donc, les pierres paraissent rouler de plus en plus vite, les branches fouetter de plus en plus fort, vos échardes vous font souffrir et peut-être que finalement, vous auriez été bien inspirée d’écouter le vendeur qui vous conseillait de prendre vos chaussures une taille au-dessus. Vous envisagez brièvement de faire la fille, voire de lâcher quelques larmes pour que votre compagnon ralentisse un peu. Sauf que si, à 30 ans, faire la fille peut déjà être ridicule, à 40, c’est carrément pathétique.
Ça va, tes doigts ? Descends avant de les perdre, hein ?
En vous rapprochant des falaises, vous reprenez espoir : vous entendez des voix, humaines ! En vous rapprochant encore plus, vous le reperdez, l’espoir. Faut dire que les dialogues sont à la hauteur du lieu :
Au site numéro un, une femme a l’air pourtant avenante demande : « Ça va, tes doigts ? Descends avant de les perdre, hein ? » en s’adressant à un homme clairement en grande souffrance ambidextre dix mètres plus haut. Encore un peu plus loin, une autre femme se retourne pour mater le cul de l’homme que vous accompagnez, sauf que dans ses mains, elle tient la corde censée sécuriser cette pauvre créature qui peine à trouver ses appuis 15 mètres plus haut. Elle se souvient que quelque part, elle est responsable de la vie de ladite créature au moment où celle-ci se met à beugler parce qu’elle vient de rater une manip’ et qu’elle s’est cassé la gueule sur 13 mètres. « Et maintenant, profite du moment ! La grimpe, y’a que ça de vrai ! » lance un de ces êtres étranges qui aiment les paysages verticaux au site numéro trois.
A part ça, c’était une super idée de vouloir essayer l’escalade, si si. Une super idée.
Si vous avez pris la peine d’agrémenter votre tenue d’une petite Pashmina ou autre coquetterie, vous allez vous sentir bizarre. Car dans nos montagnes, la mode est au bonnet de laine tricoté main, si possible par des daltoniens faméliques. D’une manière générale, le grimpeur porte large, bigarré, et résolument destructuré.
Autre constatation étrange : après chaque voie, le grimpeur s’octroie un casse-croûte. Vous n’osez pas le dire à voix haute, mais d’un point de vue purement mathématique, un grimpeur passe plus de temps à casse-croûter qu’à grimper.
Pour s’adonner à cette activité, le grimpeur se met en accord avec l’environnement qui l’entoure. Et qui est, comment dire ? Rustique. Back to the roots, on taille direct dans les miches avec le canif. Et que ces miches soient de pain ou de fromage, qu’importe, le grimpeur essuie son couteau sur son pantalon. C’est vrai que ça évite les déchets de papier absorbant et économise l’eau de la vaisselle. En même temps, c’est vrai que le canif n’a plus trop d’utilité, dans la mesure où ici, on croque à pleines dents dans sa grosse tranche de jambon. Qu’on fait tourner, parce que la grimpe, c’est convivial. Quand votre tour arrive, vous vous entendez déclarer que vous êtes végétarienne, ce dont vous êtes la première étonnée.
Constatation numéro quinzemilledeuxcentcinquantetrois… et demi : quand ils ne sont pas en train de hurler que « putain ! j’la vois pas cette s… de p… de prise de mes d… » (en original dans le texte) les grimpeurs utilisent un langage tout en codes et en messages bizarres. Quelque part, c’est entre le primaire, veux dire, l’école :
– « Là, c’est du combien ? » « Du 5 b plus » « Ah bon ? T’es sûr ? C’est pas plutôt un 6 a moins plus ? »
Et des dialogues de représentant en électro-ménager :
– « Attends merde ! là tu montes en moulinette ! Si tu veux partir en tête, ben après tu laisses les dégaines, de toute façon, au relais, y’a un pilon ! »
Ou quelque chose d’approximatif.
Quoi qu’il en soit, ce que vous en retenez, de ces dialogues, c’est que vous n’y comprenez rien, à ces dialogues. Tant que vous êtes en bas, franchement, vous vous en foutez un peu, que vous compreniez ou pas. Oui mais…
Oui mais…
Oui mais voilà. Chaque chose a une fin et là, en l’occurrence, c’est votre ascension qui touche à la sienne. Normal : vous êtes arrivée ! Enfin… Arrivée… Disons que vous êtes là où finit l’ascension et où commence l’escalade, la vraie. Au pied de ce qui va devenir votre première expérience de grimpe.
La première et – inutile d’infliger plus de suspense au lecteur – la dernière.
Qui diable vous a laissé croire que vous seriez adaptée aux circonstances, en pantalon de lin beige, et petit t-shirt blanc ? Enfin, adaptée… Un bien grand mot ! Déjà : mais comment avez-vous pu croire pauvre conne qu’un pantalon de lin beige avec un petit t-shirt blanc constituaient la tenue adéquate pour escalader une falaise ?! Et quel troll malveillant s’est donc glissé dans votre tête lorsque, sous votre pantalon clair, vous avez mis une culotte (une culotte !! Mais qui de nos jours porte encore des CULOTTES je vous le demande !!) bleue ?!! Foncée, qui plus est.
Oui, bon, d’accord, le coton, c’est bien, quand on transpire. Mais quand même !
Surtout que là, telle quelle, vous pendez dans votre baudrier comme un sac de chanvre sur l’épaule d’un cul-de-jatte, et vous faites moins la maline, hein ? Faut dire que, vue de loin, genre à la télé, l’escalade, ça a de l’allure. Des êtres humains, longilignes, cheveux longs et regard profond, affrontent la nature avec la même facilité que celle avec laquelle vous montez une mayonnaise. Voire plus facilement encore. Quand on réalise qu’en plus, ces êtres sont souvent de sexe masculin, et dotés d’un torse à faire frémir…
Non, sérieux, vu de loin, c’est franchement sexy, l’escalade. Carrément bandant. Un corps de mec, torse nu, plaqué contre la paroi, les mains agrippant les moindres recoins de la roche, les jambes parfois écartées genre Jean-Claude Van Damne en mode grand écart (oui, bon, on a les fantasmes qu’on mérite, hein !) Ça, ça vous donne envie de vous réincarner illico en façade nord du Pic St Loup.
Plaque-toi, plaque-moi, accroche-toi, agrippe-moi !!
Sauf que…
Vu de près, l’escalade, c’est avant tout de la roche plaquée contre vos narines. Et votre culotte bleu foncé qui se dessine sur les bourrelets compressés par ce pu… de baudrier. Votre nez coule, normal, nous sommes en octobre, il fait froid, y’a du vent, et en y réfléchissant bien, mais trop tard, vous êtes allergique à la faune montagnarde, qui résiste à toutes les molécules de votre anti-histaminique. Vous avez envie d’éternuer, oui mais si vous éternuez, vous risquez de vous fracasser le crâne contre la falaise.
Ça rappelle une autre expérience, celle d’éternuer dans un casque alors que vous êtes accrochée à un mec sur un gros cylindre, à, mettons, 163 km/h sur une route de campagne. Si vous ne comprenez pas l’image, mettez un casque et éternuez dedans. Même sans quitter votre salon, vous verrez tout de suite ce que je veux dire.
Vu de loin, vu d’en bas, l’escalade, c’est facile. Suffit de grimper. Avec les mains, vous vous tenez dans les trous et avec les pieds, vous vous posez sur les irrégularités de la falaise. Vu de près, déjà, y’a pas de trous, dans la falaise. Ou du moins, pas beaucoup. Et en plus, quand il y en a, leur position ne tient absolument pas compte de la longueur réelle de vos bras. Là, par exemple, vous avez un pied qui tient difficilement sur une ridicule aspérité, la main droite crispée dans un trou, et le seul endroit où vous pourriez trouver une prise main gauche pour vous permettre d’avancer se situe très exactement 92 cm sur votre gauche, à 131 cm au-dessus de vous. Autant dire qu’à moins de vous transformer en Elastic Woman, là, sur le champ, vous n’avez aucune chance d’y parvenir.
De la pointe du pied, vous moulinez bêtement pour chercher un appui, histoire de vous donner le temps de réfléchir deux secondes, de respirer, de trouver comment avancer, un peu… Ne sentant rien sous vos semelles, vous risquez un œil. C’est là que vous réalisez qu’en vrai, vous souffrez de vertige.
Ben ouais. C’est juste que vous ne le saviez pas parce que, à ce jour, vous n’aviez jamais été accrochée ainsi deux mètres 50 au-dessus du vide. Là, si. Ah oui, faut dire que, malgré tous vos efforts, vous n’avez parcouru que deux mètres 50. Mais même à cette hauteur, primo, vous avez envie de vomir, et deuzio, vous avez une vue imprenable sur les cent mètres de gouffre juste au-dessous.
Panique. Vous posez votre pied là où vous pouvez. C’est un réflexe, on ne peut pas vous en vouloir. Vous sentez quelque chose qui vous donne une impression bienfaisante de sécurité. Vu où vous en êtes, c’est bon à prendre. Collée contre la falaise, vous essayez de reprendre le contrôle de votre respiration, comme vous le faites quand vous courez gentiment sur le tapis, en salle de sport, à l’abri de la nature. On ne sait pas comment, mais vous y parvenez. Vous voulez alors reprendre l’ascension. Sauf que vous ne pouvez pas. Parce que votre pied est coincé. Pas étonnant que vous vous soyez sentie en sécurité, quand enfin vous avez trouvé où poser votre 40 fillette : vous l’avez glissé dans une fente. De laquelle vous n’arrivez plus à le sortir.
Vous tirez. Une fois. Deux fois. Trois fois.
Vous hurlez. Vous appelez ce c… qui vous a amenée jusqu’ici. Et qui vous donne ce conseil dont vous vous seriez bien passé :
– Enlève ta chaussure ! Comme ça tu pourras sortir ton pied de la fente !
C’est bien ça, en théorie. En pratique, ça implique que vous lâchiez tout, même cette prise main droite que vous avez eu tellement de mal à trouver. Ce qui implique que vous devez faire confiance au baudrier (« Fais confiance au baudrier ! » vous crie justement celui que vous pensiez être un copain) et accessoirement, au parfait inconnu qui tient la corde, dix mètres plus haut.
– Fais-moi confiance ! Je te tiens ! crie-t-il justement, ce gringalet. Qui dans vos fantasmes est, je cite, « longiligne avec un joli torse ». Mais qui là tient la corde qui tient votre vie sauf qu’à vue de nez, vous pesez plus lourd que lui et si vous tombez, n’allez-vous pas l’entraîner dans votre chute ?
Parce que Dieu a suffisamment rigolé, pour l’instant, vous arrivez à sortir votre pied de la fente.
– Prends-la sec ! crie alors quelqu’un au teneur de corde.
Nouvel instant de panique. Ces gens-là sont-ils vraiment sadiques à ce point ?! Vous prendre… à sec ?!! Là ?! Ici ?! Maintenant ?! Mais qu’est-ce que…
Ce n’est que lorsque la corde se tend violemment et que le baudrier vous scie l’entrejambe que vous comprenez l’expression « prendre quelqu’un à sec » dans sa version « grimpe ».
Quand enfin vous arrivez en haut, votre pantalon est aussi noir que vos ongles. Vos cheveux sont trempés et pendouillent sans grande conviction, votre rimmel a coulé parce que bien sûr, vous suez comme un dahu, d’ailleurs, vous en avez l’allure, et votre t-shirt blanc arbore désormais des échantillons de l’ensemble de la faune locale.
Vous ne le savez pas encore, mais cela vous coûtera 19 € pour faire nettoyer tout ça, et quand la petite dame qui tient le pressing du coin vous demandera si, au moins, vous vous êtes bien amusée, vous fondrez en larmes.
Quant au potentiel « drague » de l’escalade, laissez tomber. Les beaux gosses longilignes qui grimpent à vous donner envie de ne faire qu’un avec la roche sont un peu comme les gamins bronzés qui vous ont donné envie de vous mettre au chewing-gum, un jour : des hologrammes.
Parce qu’à l’heure qu’il est, ces mecs-là sont habillés chaudement. Entièrement à leur délire d’altitude, à croire que vous êtes la seule à ne pas être grisée d’oxygène. Et surtout : ils sont tous complètement, mais alors complètement insensible au charme discret de cette créature en lin sale qui maudit sa mère, le cheveux moite, l’air hagard.
De toute façon, quand ces mecs-là sont en couple, ils le sont avec des filles qui vont bien avec. Des nanas qui aiment la nature, trouvent on ne sait où des fringues d’escalade aussi pratiques que seyantes, se hissent sur les parois avec une élégance que même les deux pieds à terre, vous n’aurez jamais. Des filles qui arrivent en haut la peau nickel, le cheveu juste ce qu’il faut de décoiffé pour faire joli, le sourire triomphant de celle qui a réussi son coup. Le genre de fille qui n’a pas peur de faire pipi dans la nature alors que vous, vous n’en êtes même pas capable. D’ailleurs, c’est bien simple : la première fois que vous avez essayé, vous n’aviez pas de kleenex, sur vous. Vous vous êtes sentie conne. La 2 fois, vous en aviez un, de kleenex. Que vous avez utilisé. Vous vous êtes sentie encore plus conne. Les deux fois, vous avez attrapé un rhume des foins, comme à chaque fois que vous avez les pieds mouillés.
Re-casse-croûte. Vous n’avez plus faim. Certains envisagent de descendre d’un côté de la montagne « en rappel » et comme vous pressentez bien que ça n’a rien à voir avec votre forfait de portable, vous préférez vous abstenir. De toute façon, personne n’essaie de vous convaincre. Quelqu’un vous file un plan topographique, vous n’osez pas dire que vous ne savez même pas dans quel sens le tenir. On vous donne rendez-vous au parking, le fait qu’on semble vous croire capable de le trouver ne vous rassure pas vraiment. Mais vous n’avez pas le choix.
Au retour, ça descend, ce qui, physiquement parlant est parfaitement logique dans la mesure où à l’aller, ça montait. Vous pensiez que ce serait plus facile, ce qui prouve que vous n’avez vraiment rien compris à la nature. Et qu’il serait temps de bouger ailleurs que sur un tapis de course parce que là, vous ne pouvez régler ni la vitesse, ni l’inclinaison de cette putain de pente. Après avoir tourné en rond pendant une bonne heure, vous suivez les premiers randonneurs qui vous passent sous le nez. Ceux-ci vous lancent des regards quelque peu inquiets et tentent, à deux reprises, de vous semer, mais vous vous accrochez.
Si Dieu vous déteste tout particulièrement, la veille, il a plu. Vous finissez la descente sur les fesses, mais à ce stade-là, l’élégance de votre allure est un peu le cadet de vos soucis…
A venir : la méditation de pleine conscience