Gorana Arnaud, psychanalyste :
« le Dr Dayan est un psy imparfait mais aimant »

Gorana Arnaud est psychanalyste à Montpellier. Elle nous livre son regard sur cette série-vedette de Arte « En thérapie », déjà vue par 3 millions de téléspectateurs, qui donne à voir « le côté humain » du psychanalyste « censé être tout puissant et parfait ».

 

 

Génial ! Avec mon mari nous sommes à deux épisodes de la fin, et tristes que ça se finisse. J’ai beaucoup aimé cette série. Ce qui m’a plu est la mise en scène minimale, qui donne malgré ça, ou peut-être à cause de ça, une ambiance de suspense haletante. Très différent des séries Netflix de genre « Game of Thrones » avec tous ces effets spéciaux ! Un très bel hommage au cinéma classique et surtout au cinéma français.

Et, chose un peu controversée, il les aime

En tant que psy, ce que je trouve particulièrement touchant est que nous voyons le côté humain du « docteur » qui est censé être tout puissant et parfait. Nous nous apercevons que, lui aussi, a une vie privée, que sa vie, aussi, est une succession de hauts et de bas. Malgré ses faiblesses et ses imperfections, il arrive à aider les autres, et cette aide s’avère très précieuse.

Le personnage du Dr Dayan est touchant parce que tout en étant perdu dans ce moment particulier de sa vie où son couple s’effondre, il reste comme toujours à cent pour cent impliqué avec ses patients. Et, chose un peu controversée, il les aime. Et c’est précisément cet élément d’amour, cet aspect qui fait de lui un être humain, qui réussit à sortir ses patients du désespoir dans lequel ils se trouvent.

Le cabinet psy est un huis clos magique

Mais, comme un être humain n’est pas un dieu tout puissant, parfois, malgré les meilleures intentions, il n’arrive pas à les aider, la force de leur destin est trop grande, ce qu’illustre le personnage d’Adel.

Le cabinet psy est un huis clos magique. En séance, le monde extérieur cesse d’exister. Le monde extérieur cesse d’exister pendant cette heure si précieuse pour que nous puissions mieux le réintégrer après, pour que nous puissions mieux être « en vie » après la thérapie. Cette série, même si elle vulgarise parfois un peu trop l’art de la psychothérapie, est très juste dans le sens où elle nous montre que ce qui nous maintient en vie quand tout s’écroule autour de nous est l’implication et l’émotion des êtres humains, et non un quelconque savoir scientifique ou les dogmes théoriques de la psychanalyse.

Son site, ici

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