« Laissez nous assouvir notre fois de sens ou de non-sens, laisser nous exulter devant les œuvres d’art, nous exiler dans nos imaginaires, entendre ce qui fait de nous des êtres humains ». Combative et très émue, Laure Calamy que l’on voit souvent à Bédarieux où elle vit en partie, a reçu le César de la meilleure actrice pour son rôle dans « Antoinette dans les Cévennes » : le film-conte drolatique de Caroline Vignal, tourné dans un gîte à Florac. Elle y joue une randonneuse malheureuse en amour qui se prend d’affection pour un âne.
Josep, fleuron d’une filière d’exception
Aurel et Serge Lalou forment la paire gagnante du prodigieux film dessiné « Josep », qui rend hommage au dessinateur catalan Josep Bartoli, en évoquant sa fuite de l’Espagne franquiste dans cet épisode méconnu qu’on appelle La Retirada .
Le producteur montpelliérain Serge Lalou s’est fait le porte-parole du talent des territoires, en remerciant la région Occitanie depuis la scène de l’Olympia, qui a aidé au financement du film. De fait, c’est l’excellence d’une filière qui se manifeste depuis le génie du crayon montpelliérain, incarné par Aurel jusqu’à une puissante structure de production décentralisée « Les Films d’ici Méditerranée » au rayonnement international.
« Deux » tourné à Montpellier : César du premier film
A été également primée la belle histoire d’amour de deux lesbiennes de 70 ans signée Filippo Meneghetti, avec Barbara Sukowa, Martine Chevallier : « Deux » . Ce film a vu le jour grâce à la pugnacité de son auteur : il lui a fallu six ans pour réunir les financements nécessaires à sa réalisation. « Deux » a été tourné entre Montpellier et Sommières en octobre 2018 durant 31 jours seulement. Le réalisateur a également obtenu l’aide de la région Occitanie.
Jean-Claude Carrière : « un grand esprit »
L’acteur Louis Garrel a rendu hommage à Jean-Claude Carrière, un « grand esprit » né dans l’Hérault à Colombières-sur-Orb où il résidait tous les étés, dans la maison familiale. « Ce n’était pas toujours facile d’être l’ami de Carrière. Une fois, j’étais à Venise en vacances. Il m’a appelé et m’a dit : tu ne fous rien Louis ». Ajoutant : « il disait que la meilleure décision qu’il avait prise, c’était de ne jamais faire de film ». Enfin : « le jour de sa mort, j’ai mangé son plat préféré : une brouillade aux asperges sauvages, en me disant merde mon ami est mort ».