Artiste complet, compositeur, chanteur, batteur, guitariste, Rom Castéra sort « Elephant », un onze titres à la sonorité pop-folk dont la maîtrise et la diversité de registres surprennent.
Lorsqu’on évoque ces artistes complets, qui savent tout faire, de l’écriture à l’interprétation, maîtrisant tous les instruments, je pense nécessairement à Rom Castéra. Cela énerve un peu un garçon qui maîtrise tous les rouages de la musique. Mais en même temps ça fait du bien. Et ça apporte à son univers une véritable cohérence. Rom Castéra joue de la batterie depuis qu’il est tout petit. Et il écrit aussi, remplissant, inlassablement, des carnets de notes. Et il ne manque pas d’idées. Il est également excellent guitariste, peaufine ses chansons « pop-folk » modernes, en anglais.
L’artiste aime explorer les genres, du hip-hop à l’indie pop, en passant par l’électro. Ses références sont multiples même s’il avoue un faible pour des artistes « à vif », des Tom Waits, Damon Albarn, Ben Harper. Sans oublier les filles, aux univers singuliers, Bjork, Feist ou Lhassa. Mais sa façon d’écrire ses chansons courtes et percutantes, il la puise chez les maîtres du genre, Paul Mac Cartney et Jack White. Voilà pour les références. On devrait d’ailleurs parler de pistes de travail, car il ne s’agit nullement, évidemment, de plagiat. Rom Castéra développe son propre univers, reconnaissable entre mille. Grace à des compositions et des arrangements proches de la perfection, mais aussi à cette voix, sombre, grave, chaude. Comme un air de Nick Cave. Encore un grand qui traîne dans les parages…
Sur l’enregistrement de ce premier album solo, Rom Castéra a joué de tous les instruments. Juste entouré par moments de belles personnes, chanteuses, musiciens et musiciennes amis. Il a toutefois géré quasiment toutes les voix. Et on doit avouer que c’est bluffant. C’est évidemment parfaitement rythmé. Les bases sont bien là. Mais on est également surpris par la diversité des mélodies, parfaitement actuelles. Il y a une unité, une véritable identité dans ce projet mais aussi une diversité dans l’écriture. Aucun titre ne se ressemble vraiment. Le style, lui, est bien ancré dans cette pop folk totalement moderne, qui n’hésite pas à inviter quelques sons électro sur quelques morceaux. On navigue alors vers une sorte de blues du futur. Lumineux, toujours, dans ses accords parfaitement agencés. Et toujours cette voix qui nous fait vibrer, tellement chargée d’émotions, positives, cela va sans dire.
Onze titres composent « Elephant ». Avec en toile de fond cette notion d’exil. Celui d’un personnage en mouvement qui cherche des refuges dehors, et finit par en trouver dedans. Qui croise des routes et des gens. Qui ose, regrette, pardonne, et essaye à nouveau. Une thématique chère à l’artiste qui s’est forgé une belle réputation avec ses précédents groupes, « One Shot Be Bop » et « Cargo Culte » qui a fait les premières parties de Piers Faccini ou d’Alice Russel. Qui a su quitter, durant plusieurs années, son Montpellier natal pour découvrir la richesse de la scène européenne du côté de Bruxelles. Qui sait aussi explorer, écouter, et nous transporter vers un univers singulier. C’est cela la signature Rom Castéra.
Onze titres parfaitement structurés. Et des tubes en puissance. Comment ne pas taper des pieds, des mains, et pourquoi ne pas danser en écoutant le dynamique « Step On the Boat » ? Comment ne pas se laisser emporter par l’univers décalé de « The Elephant » que ne renierait pas un Tom Waits inspiré ? Et puis il y a cette perle entraînante et là encore totalement millimétrée qu’est « All We Do ». Une vraie mélodie pour les radios. Si elles avaient encore, pour la plupart, des oreilles…
Pour la scène, le Montpelliérain, entouré d’une guitare et d’une batterie électronique, est actuellement accompagné par deux musiciennes d’exception : Ana Baldeck aux claviers et Naïma Girou à la basse électrique et aux chœurs, avec lesquelles il raconte un voyage, un film où chaque séquence surprend, fait pleurer ou danser, parfois les deux en même temps. Encore le talent ! Un show qui s’annonce à la fois intimiste et puissant, et que l’on devrait découvrir très prochainement, notamment cet été aux Transes Cévenoles à Sumène, et un peu plus tard à Montpellier.
Son site, c’est ici.
Les concerts :
16 juillet : Les Transes Cévenoles
11 août : La Ferme Marine des Aresquiers
8 et 9 octobre : Mpt-Ricôme Théâtre Gérard Philipe