Depuis sa sortie, le film d’Alexandre Astier, « Kaamelott Premier Volet » qui vient après la série produite par M6, il y a 10 ans, bat des records. Plus de 423 922 entrées comptabilisées ce vendredi 23 juillet malgré le pass sanitaire ou les jauges limitées. Thomas Pesquet a vu le film en exclusivité spatiale.
Le royaume de Logres nous manquait !
Il aura fallu 10 ans à Astier pour faire de « Kaamelott » une trilogie pour les grands écrans. Le film s’est fait attendre : il devait sortir 6 mois plus tôt mais a dû rester en veille le temps d’un confinement. Une attente qui participe à la légende. Ce sont d’abord les fans qui se sont précipités dans les salles mais une fois les lumières éteintes, la cohue événementielle laisse place au plaisir du spectacle d’une flopée d’acteurs géniaux en capes et épées pour nous raconter le retour du roi Arthur à Kaamelott.
Depuis qu’on l’avait laissé, Lancelot, un ancien chevalier de la Table ronde, a pris le pouvoir du royaume de Logres, enfermant la femme et princesse de l’ancien roi Arthur, Guenièvre, dans un lieu secret. Il y a certes une résistance qui s’est formée pour lutter contre la folie de ce nouveau roi obsessionnel, mais il manque un leader pour mener à bien la révolte. Le roi Arthur sera-t-il assez courageux pour relever le défi ? On vous laisse découvrir la suite, pas de spoil sur l’histoire. Les 2 heures de film valent déjà le coup pour son festival d’acteurs et de répliques cinglantes.
Le digne héritier d’ « Astérix » de Chabat ?
S’il y a bien une référence pour Alexandre Astier, c’est Alain Chabat. En 2002, l’adaptation de la BD « Astérix Mission Cléopâtre » par le comédien des Nuls a été l’occasion de faire venir tous les talents comiques d’une génération. Même chose avec « Kaamelott » où l’on retrouve la bande lyonnaise qui figurait déjà au casting de la série. Ceux qui ont fait le succès de ce programme court et qui incarnent la bêtise d’un royaume à la dérive. La troupe n’a pas vraiment changé. Les habitants du château du roi Arthur sont toujours aussi vifs ou idiots. Dieu merci. Ensuite, Astier a convoqué des têtes d’affiches du cinéma, des pointures du grand écran : Guillaume Gallienne, Clovis Cornillac notamment. On retrouve aussi des acteurs qui étaient déjà venu en guests dans la série, le fameux Alain Chabat en Duc d’Aquitaine, Géraldine Nakache qui joue sa femme, ou encore un le jourisconsulte, Christian Clavier, déchaîné et mitraillant ses répliques comme on lui connaît. Tout ce beau monde donne l’impression d’une fête énorme, comme Astérix en son temps. On sait que le créateur de Kaamelott a toujours écrit pour les acteurs. Chaque réplique est taillée sur mesure. Ça bombarde de malice, de connerie et de génie. Astier manie son équipe avec une force exemplaire. A chaque coin de porte apparaît un acteur prêt à dégainer des saillies savoureuses. On rit même si cette éruption de dialogues comiques ou cyniques, cette générosité du casting et des bons mots prend le pas parfois sur le scénario…
Un passage au blockbuster sans concession
Malgré sa forme de blockbuster français, Astier ne concède rien. Son film a le mérite de ne pas trahir la série à petit budget tout en proposant une œuvre de cinéma. On sent le réalisateur imprimer sa marque, son style et raconter son histoire comme il l’entendait. De la musique au scénario en passant par le casting, il fait tout le boulot, ne cède pas sa place de créateur pour un kopeck. Chose bien trop rare aujourd’hui pour ce genre de calibre cinématographique : 14 millions d’euros de budget, sans compter la promotion.
Cette casquette multi-tâches ne l’empêche pas d’incarner le retour d’Arthur Pendragon avec panache et mélancolie. On baise bien volontiers la main du roi pour ce film qui nous a régalé pendant ces 2h de comédie et d’action.
La machine arthurienne aura une suite, c’est sûr. On attend avec impatience une nouvelle aventure pour les habitants du royaume de Logres.
France, 2021, 2h, avec Alexandre Astier, Anne Girouard, Franck Pitiot, Christian Clavier, Guillaume Gallienne, Alain Chabat, Antoine de Caunes, Sting…