Le Rockstore, bastion du rock montpelliérain, soufflait ses 35 bougies vendredi dernier avec la reprise de morceaux cultes des années 1970 jusqu’aux années 2000 par la scène rock locale. Un anniversaire à fêter jusqu’en décembre.
Le grand rassemblement
Depuis sa mise en service en 1986, la Cadillac rouge (l’emblème du Rockstore, dont l’avant est incrusté dans la façade avant) a fait de la route. La mythique voiture a passé la première avec le concert de Level 42 à guichet fermé lors de l’ouverture des portes. La seconde, avec le débarquement de la crème du rock : Radiohead, Lenny Kravitz, Phoenix, Noir Désir ou Placebo.
Si le temple du rock montpelliérain est encore là après 35 ans, c’est parce qu’il a toujours su se réinventer, et surfer sur l’actualité musicale : Flavien Berger, Voyou, Mall Grab, Papooz, Kokoko, Folamour, Chloé… tout en regardant dans le rétro. Citons NTM, IAM, The Pharcyde, ou encore Hilight Tribe.
Polyvalente, la salle accueille régulièrement des événements à thèmes comme les Based Mtp (hip-hop) ou les My life is a week end (programmation orientée dancefloor). Avec l’intégration de l’espace clubbing à l’étage, les soirées du jeudi sont une étape clé pour tout étudiant. Un lieu pour tous les publics.
La légende FIFI
Des épreuves douloureuses, le Rockstore en a évidemment subi. Le 14 mai 2014, Philippe Winling aka Fifi décède tragiquement des suites d’un malaise cardiaque. Les hommages pleuvent de toutes parts. Pilier du temple, il prônait l’ouverture, et flairait les bons coups. Fifi est à l’origine, en 1997, du groupe Rinôçerose, qui joue dans le monde entier…Il programme avant tout le monde Lenny Kravitz en 1990. Qui attirera 600 personnes, un an plus tard au Zénith. Amis, copains, journalistes, musiciens, chanteurs et élus ont encore des mots doux pour le patron, qui a fait du Rockstore ce qu’il est aujourd’hui.
Depuis, son fils assure la relève : “Petit, lorsqu’il n’y avait pas école, je l’accompagnais. C’était un peu mon terrain de jeu. Je faisais du skate et du vélo dans la grande salle”. Né pratiquement en même temps que l’ouverture de la salle, Antoine Winling est aujourd’hui aux commandes et conçoit, avec les anciens Olivier Laurent, Stéphane Al Mallak et Laurent Sauvagnac, la programmation.
Après 18 mois de pandémie, on remet le son
Six ans plus tard, c’est un autre nuage qui assombrit le toit de l’édifice autrefois couvent puis temple protestant, ainsi que ceux de toutes les chapelles françaises prêcheuses de bonne musique. Le 13 mars 2020, le Rockstore coupe le son pour cause de Coronavirus. La léthargie dure 18 mois, laissant une trentaine de personnes -salariés, sécurité et intermittents- à l’arrêt. Mais l’éternel optimisme des gérants permet, au même titre qu’un soutien de l’Etat et de la Ville, qui a racheté la salle en 2009, de redresser le volant. Les salariés ont pu bénéficier du chômage partiel ; les intermittents du spectacle ont été indemnisés. Le Rockstore a également réussi à obtenir un prêt garanti par l’État et l’éligibilité au fond de solidarité des entreprises. De son côté, la ville a annulé le loyer durant toute la durée de la crise sanitaire. Habituée aux bouts de chandelle, l’équipe a apprécié la manne publique : « On a tellement connu de galères, ce soutien a été bienvenu…« , confiait Stéphane, il y a quelques jours. Au Rockstore, on table sur un engouement après le report de quelques dates, plus celles programmées pour la réouverture en septembre 2021.
« J’adore le Rockstore »
Si le moteur ne tourne pas encore à plein régime, faute d’une jauge encore abaissé à 75 % , le Rockstore compte bien fêter ses 35 années et ses plus de 4 000 concerts selon le même fil conducteur qui anime son équipe. “J’y allais à mes 15 ans deux ou trois fois par semaine ! J’adore le Rockstore, j’y ai tellement de souvenirs que c’est un honneur de pouvoir y rejouer”, confie élogieux Lionel Limiñana, du duo garage/psyché The Limiñanas. Le couple des Pyrénées-Orientales claquera ses riffs, ce jeudi, à l’occasion de la sortie de son dernier album, produit en collaboration avec Laurent Garnier. Après la mise en jambes, vendredi, de We were young in ninety one et Local Crew (photo), une programmation consistante est à découvrir ici.
Crédit photos Laurent Leandre Vilarem sauf la Cadillac/Montpellier Tourisme
Bonjour,
quelques remarques: Fifi est mort le 14 mai, pas le 16. Rinôçérose, et pas Rinoçéros. D’autre part, ce n’est pas le cul mais l’avant de la Cad qui est planté dans la façade. Et sinon, toujours agréable de lire des choses sur le Rockstore
merci…