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Le contre-ténor Yann Golgevit, un dilettante hyperactif

Il est partout, il chante dans le cadre de la soirée de SOS Méditerranée le mercredi 30 novembre à l’Opéra-Comédie, démarre bientôt une tournée au Brésil, et travaille à une création en 2023 au domaine d’O, tout en trouvant du temps pour de multiples engagements humanitaires.

Pour qui se fierait uniquement au premier regard, Yann Golgevit incarne l’archétype du dandy : toujours élégant, charmeur et pétillant, volubile et rieur, il nous reçoit dans un élégant salon du très chic Hôtel Richer de Belleval. Mais il adore pourtant brouiller les pistes, jouer avec les codes et apparaît souvent là où il n’est pas attendu : beaucoup de profondeur et d’humanisme chez ce contre-ténor qui loin de se cantonner à la musique baroque, aime la chanson populaire, et, qui peu enclin à se réfugier dans sa tour d’ivoire, se révèle être un citoyen  engagé.

Un artiste manager

Depuis une dizaine d’années, le contre-ténor  a décidé de superviser toutes les étapes de ses spectacles et gérer les équipes aussi bien musicales que techniques : il a gagné ainsi la liberté de ses choix professionnels et artistiques  mais aussi un contact avec la réalité sociale: « quand on occupe à la fois le poste de directeur artistique et celui d’artiste , il y a un côté manager qui donne une prise en compte des réalités sociales ! »

Difficile de suivre tous les projets en cours sans avoir la sensation d’un  tourbillon mais son parcours est cohérent : « J’aime le collectif , l’engagement ! Ouvrir des portes pour faire entrer la culture là où on ne l’attend pas : dans les écoles , les Ehpad , les prisons ! J’aime investir l’espace public, ouvrir des horizons nouveaux, amener une autre image de la culture dans les quartiers ! »

Ténacité et tolérance : deux valeurs piliers héritées de sa grand-mère tant aimée, miraculeusement rescapée d’Auschwitz. Yann Golgevit revendique un héritage humaniste avec des engagements concrets : recherche médicale, soutien aux enfants malades et partenariat avec « Le Refuge », association qui accueille de jeunes homosexuels bannis par leur famille. Dans cette perspective d’entraide, il participe le 30 novembre, à l’oratorio « Comme une île : Lampedusa » donné à l’opéra Comédie en faveur de S.O.S Méditerranée qui finance le sauvetage des migrants perdus en mer à bord de son bateau l’Ocean Viking.

Du baroque à la pop

« J’aime la culture, l’audace et je suis fier d’être un des acteurs culturels du territoire. Je veux échapper aux étiquettes : être contre-ténor c’est une niche culturelle (rires) moi je veux casser les codes, ouvrir ce style vocal au grand public et montrer que même si Bach et Haendel, c’est génial, il y a d’autres territoires musicaux à investir ! » D’ailleurs, il retrouvera son équipe de musiciens le 12 décembre au Pasino de la Grand-Motte pour un concert Pop avec un programme qu’il décrit comme « pêchu et plein d’énergie « . Un répertoire rock, pop et jazzy qui revisite entre autres le répertoire de Michel Legrand , Polnareff, Withney Houston ou encore Lady Gaga mais qui laisse aussi la place à la mélancolie de Barbara.

Une tournée au Brésil

Tout en préparant une nouvelle création pour 2023 au domaine d’O : le contre-ténor s’envole fin décembre pour une tournée de 3 mois au Brésil : « Je pars avec mon pianiste. Nous avons beaucoup de projets là-bas : un travail avec des élèves dans des écoles, des collaborations avec des artistes brésiliens, des concerts ».

Un ancrage régional, que le contre-ténor revendique avec passion, mais aussi des perspectives à l’étranger : la double trajectoire de ce dandy arpenteur de territoires et de genres, infatigablement enthousiaste.

Soirée SOS Méditerranée, ce mercredi 30 novembre à 20h à l’Opéra-Comédie. En première partie : un récital de Barbara Derathé, soprano, l’initiatrice de cette soirée, puis un « Plaidoyer » de SOS Méditerranée en présence d’une partie de l’équipe. En troisième partie : « Comme une île : Lampedusa », texte et mise en scène : Colas Valat, l’ensemble choral : Ecume, l’Ensemble de musique arabo-andalouse : El Meya, les comédiens : Claude Maurice et Sébastien Portier et le contre-ténor : Yann Golgevit. En savoir +, ici

Photos Studio@ByGilk et Alain Dedenys.

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