Le Social Bar de Montpellier importe un concept parisien à succès qui mêle la fête et l’économie solidaire. Co-géré par des clients-actionnaires, ses bénéfices seront en partie versés à des associations. Très attendue, son inauguration a lieu ce jeudi 9 février.
« La mairie est contente qu’on s’installe ici. » L’arrivée du Social Bar au 48 square de la Babote va redonner vie à cet endroit un peu étrange au pied de la célèbre tour, qui n’a pas bonne réputation. Le bar pourrait très vite devenir un spot prisé dans la vie montpelliéraine. Il y a déjà un énorme bouche à oreille depuis quelques jours (« Tu vas au lancement du Social Bar ? »).
Boulodrome et karaoké
Dès l’entrée depuis une terrasse minérale de 60 m² qui accueillera une quarantaine de couverts, c’est un bar en mosaïque bleue et à sa droite un espace à la fois « dancefloor, salle de concerts avec une petite scène, et de débats » et un tuyau à chuchotis (ci-dessous). C’est Mathieu Lempereur, le directeur général (assis, sur la photo), qui fait la visite.
Quelques marches rapides et on accède à plusieurs petites salles dont l’une aménagée en mode place de village avec un jeu de fléchettes, l’autre, très cosy, invite à s’allonger sur des poufs sous un plafond de nuages en coton. 250 m² dans un écrin de pierres où la déambulation amène vers un boulodrome, une des surprises du lieu. Mathieu a travaillé avec la marque BAM Karaoké Box, qui possède plusieurs salles à Paris : en connaisseur, il montre l’espace dédié au karaoké.
Un « laboratoire de convivialité »
« Nous voulons recréer un bar qui met la rencontre au cœur du concept. On a identifié un besoin particulier à Montpellier. » Le Social Bar n’est pas juste un bar. Il appartient à une franchise qui a d’abord fait ses preuves à Paris en tant que « laboratoire de convivialité ». À l’origine, en 2016, deux amis David Rivoire et Renaud Seligman ouvrent un bar « différent » rue Villiot dans le douzième arrondissement à Paris. Il en existe 4 autres aujourd’hui à Strasbourg, Saint-Ouen, Biarritz et Dijon. Montpellier est le 6e établissement de la marque. Quand on regarde sur Linkedin le profil du co-fondateur Renaud Seligman, qui sera présent à l’inauguration, et celui de Mathieu Lempereur, les choses sont plus claires. Cursus universitaire proche (EDHEC Business School pour Renaud, ESSEC Business School pour Mathieu), et même profil d’entrepreneurs sociaux. Des businessman solidaires nouvelle génération à qui tout réussit.
« Bar préféré des parisiens »
Lauréat des trophées de l’économie sociale et solidaire de la mairie de Paris, élu deux fois « bar préféré des Parisiens » par le guide Tlimeout, le Social Bar est à l’origine d’une révolution dans le secteur pour avoir mis au point une méthode ludique favorisant la convivialité : « il est devenu culturellement et psychologiquement si difficile de rentrer en contact avec des inconnus ». Suivie par une sociologue, cette méthode est appliquée aux entreprises (c’est le volet Team Building du Social Bar) et fait même l’objet d’un apprentissage : dans leur école parisienne de la convivialité, des décrocheurs scolaires apprennent le néo-métier d’agent de convivialité. C’est aussi le seul bar en France à avoir le label ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale). Enfin un des rares établissements de ce genre à être financé de manière collaborative.
150 clients actionnaires
À Montpellier, les futurs clients ont été invités à participer à hauteur de 100 euros au minimum à l’aventure, l’ensemble de leurs parts constituant 24% du capital. 90 000 euros ont été collectés grâce à 150 actionnaires. Le reste du capital étant détenu par le directeur général, et la maison-mère. Clients associés, ils participent à la vie du bar autour de la gérante, Margot Pioline, « Montpelliéraine de souche » (ci-dessous). Ensemble, ils choisiront les associations destinataires des 15% des bénéfices que les statuts de la société prévoient de reverser.
Strip poker solidaire
La méthode du Social Bar : ce sont des idées marrantes pour mieux se rencontrer expliquées par un « agent de convivialité » qui accueille et guide les clients. Par exemple : une feuille qui mentionne votre prénom ou votre lieu préféré collée sur votre dos comme un prétexte à échanger. Une malle à déguisements (on se sert comme on veut). On aime bien le strip poker solidaire : on s’habille de plusieurs couches de vêtements qu’on souhaite donner en seconde main à Emmaüs, ou autres, et ainsi, en perdant, on fait une bonne action. Des jeux de cartes. Un jeu de dé pour jouer le prix de son verre. Etc…
Au Social Bar, on peut aussi juste boire un verre -alcools, cocktails, bières- et manger des tapas !
Le site, ici. La page Facebook, là.
Photos Social Bar Montpellier + LOKKO.
Belle initiative au coeur de Montpellier.
Tous mes voeux de réusssite au Social Bar.