À l’occasion d’une soirée électro dite « Winter Party » à l’Opéra Comédie ce samedi 11 février, LOKKO a interviewé l’activiste et féministe Leslie Barbara Butch, icône de la lutte contre la grossophobie et l’homophobie. Un retour dans une ville de cœur, où elle a tenu un restaurant.
Le parcours de Leslie Barbara Butch est celui d’une femme, née dans une famille juive et traditionnaliste, qui n’a eu cesse de se battre contre les normes bien établies. Depuis vingt ans, elle livre d’intenses combats en tant que lesbienne et grosse dans le milieu hyper masculin du Djing : « ce n’est pas facile de se faire une place en tant que femme dans ce milieu, mais c’est devenu ma force, et quand je fais de la musique, il n’est plus de question de grosseur. Je suis arrivé à transformer tout ça et à en faire un atout », explique-t-elle à LOKKO.
Plus qu’un atout, une véritable force. À tel point que beaucoup la considèrent comme une icône LGBT. Un titre que Barbara Butch écarte lestement : « Je n’ai pas l’impression d’être une icône. Tout ce que je fais dans la vie, je le fais pour laisser une trace, faire du bien aux gens et à ma communauté. C’est ce qui compte le plus. Ça passe par des tas de choses, poser pour un parfum de Jean-Paul Gaultier ou mixer pour des gens à l’Opéra Comédie ».
Militante de l’amour et de l’entraide, elle a fait du corps l’épicentre d’un combat. Il y a eu cette campagne du parfum « La Belle Intense » de Jean-Paul Gaultier, en 2021 (photo), ou une couverture marquante de « Télérama » en 2020. Son corps est « devenu une arme politique ». Combattante en première ligne contre la grossophobie, elle n’a pas hésité à inscrire au feutre noir « gouine » et « grosse » sur ses seins et à poser publiquement.
Le corps comme réplique à la violence qu’elle reçoit quotidiennement : « Le fait d’inscrire sur moi les insultes que je subis quotidiennement sur les réseaux ou dans la vie de tous les jours m’a permis de me les réapproprier et d’en faire un véritable pouvoir ».
Une personnalité plus charismatique que jamais, singulièrement endurcie au fil du temps même si les insultes sur les réseaux « foutent les boules. Personne n’est préparé à lire la haine, et on ne doit pas l’être. Je pense qu’appuyer sur le mal-être des gens renvoie aux propres souffrances des auteurs en question. Mon corps dérange. C’est quelque chose que je combats ardemment, et ça me fera toujours de la peine pour les gens qui subissent aussi ce genre de commentaires. Ils peuvent s’identifier en moi, mais ne sont pas armés comme je le suis. »
C’est dans un lieu chargé d’histoire que Barbara Butch donne une nouvelle fois rendez-vous aux Montpelliérains, après une mémorable « Spring Party » en 2022. Une ville qu’elle connaît bien pour y avoir tenu un restaurant de 2004 à 2008 (L’Arrosoir). Ce 11 février, elle invite à une soirée électro/disco, avec paillettes et boule à facettes dans le foyer de l’opéra montpelliérain. « On ne s’attend pas à y voir chanter et à danser sur ‘La boulette’ de Diam’s. Ça rajoute de l’histoire à un lieu déjà mythique. »
Barbara Butch invite LW2 et Elia aux platines pour la Winter Party, le 11 février à l’Opéra Comédie, de 22h à 2h du matin. Tarif unique 15€. En savoir+.
