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ÉcoLOKKO : des objets écolos à adopter au quotidien

Dentifrice à croquer, brosse à dent en bambou, cotons lavables, shampoing solide, gourde, cup menstruelle : on a testé quelques-uns de ces nouveaux objets d’un quotidien plus éco-responsable. Cette semaine : la yaourtière

Par Marie Urdialès, Virginie Bardou.

« Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas »

Les yaourts, si facile à faire

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur un objet oh ! combien vintage, j’ai nommé : la yaourtière. On a tendance à l’ignorer, mais l’idée de faire des yaourts maison remonte à la nuit des temps, plus précisément au néolithique, soit 8500 ans avant notre ère. Donc plus vintage que la yaourtière, tu meugles !

Histoires de yaourts

Il y a eu des laits fermentés, des laits caillés, des yaourts à boire, et à partir du XVIè siècle et François Ier, des yaourts guérisseurs, proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui. L’histoire veut en effet que ce soit un yaourt de brebis, envoyé à François par un médecin turc, qui sauva notre bon roi de ses problèmes gastriques.

Quelques temps plus tard, début du XXè, un jeune chercheur venu de Bulgarie découvre le bacillus, résultat : dans les années 1920, les yaourts deviennent thérapeutiques et s’achètent en pharmacie, essentiellement pour guérir les maux de ventre des enfants. À partir de là, tout s’accélère. La marque Danone voit le jour en 1929 à Levallois, et si dans un premier temps, ses produits -des yaourts, donc- sont toujours vendus en pharmacie, ils en sortent fin des années 30, s’enrichissent d’abord de fruits, et dans les années 50, se démocratisent au point de faire une entrée triomphale dans tous les foyers d’Europe et des États-Unis, notamment. Les mères de famille apprennent rapidement à reproduire le processus de fermentation à partir d’un yaourt existant et d’une connaissance précise des températures et durées requises, jusqu’à ce que, dans les années 70, les premières yaourtières électriques voient le jour.

128 pots par an et habitant

Pourquoi tant d’histoires de yaourts ? Eh bien tout simplement pour bien montrer à quel point le yaourt fait partie de notre quotidien, et ce depuis la nuit des temps. Simple à fabriquer, gourmand, bon pour la santé, il a en effet beaucoup de qualités. Personne ne s’y trompe, puisque, rien qu’en France, on en consomme environ 128 pots par an et par habitant. Ce qui donne 8,5 milliards de pots, essentiellement en plastique. Or “pour réaliser un pot de yaourt et son étiquette, il faut pas moins de sept matériaux, dont du polystyrène, de l’encre, du polypropylène, du papier, de l’aluminium, etc, nous apprend France Info. Autrement dit impossible à recycler, tout part direct à l’incinérateur. Ajoutez à cela les coûts, surtout si vous aimez les yaourts différents ou souffrez d’intolérance au lactose. Le prix du yaourt au lait de brebis par exemple varie de 0,60 à 1,20 LE yaourt environ. Bref : on a tout intérêt à investir dans une yaourtière, et se mettre au DIY.

10 minutes de préparation

D’autant que les yaourtières sont devenues moins chères, plus performantes, et surtout : hyper facile à utiliser. La préparation de base prend 10 minutes maximum, il suffit de mélanger un yaourt ou un ferment en poudre avec du lait, de remplir les petits pots, d’appuyer sur un bouton et hop ! Huit heures plus tard c’est déjà prêt. Inratable ! Vous pouvez faire simple, ou ajouter ce que vous voulez, fruits, arômes divers, chocolat… C’est bon, voire meilleur que dans le commerce car bizarrement, bien moins acide (notamment pour les yaourts au brebis).

Le prix de revient est imbattable, surtout si vous aimez les laits chelous, et même en comptant le prix de l’électricité. Seul petit bémol : acheter du lait suppose acheter un contenant, mais si on opte pour les briques en carton, ou les bouteilles en verre, niveau déchet on a presque tout bon. Une fois n’est pas coutume, je vais mentionner la marque de yaourtière pour laquelle j’ai opté, tout simplement parce que j’ai fait pas mal de recherches et qu’un jour, au hasard d’une chambre d’hôte, j’ai goûté LE yaourt à tomber.

Me voici donc depuis plusieurs mois propriétaire d’une Multidélice de SEB (précurseur en matière de yaourtière depuis les années 70). Celle pour 12 pots coûte environ 120 euros. Une fois par semaine, je fais six pots de brebis et six pots de soja, et comme je trouve le lait de brebis au marché où je rapporte les bouteilles en verre, je ne produis pas de déchet. Bonus Multidélice : on trouve des milliers de recettes sur Internet, car c’est vraiment la yaourtière qui a la plus grande communauté de fans enthousiastes. D’ailleurs, j’offre ma recette de yaourts préférée aux auteur(e)s des 10 premiers commentaires !

En savoir plus sur le recyclage de pots de yaourt, ici

Par Marie Urdialès

Le coton-tige, comment s’en passer ?

Aujourd’hui, je dois vous faire une petite confidence : s’il y a UN objet sur terre avec lequel j’entretiens une relation quasi fusionnelle, c’est bien le coton-tige. Ricanez si vous voulez, mais au grand désespoir de mon ORL, me grattouiller le tympan avec un coton-tige est l’un des grands plaisirs sensuels de mes rituels matinaux. C’est limite voluptueux ! Et, soyons francs : mon plus grand péché écologique. Autant je peux me passer d’énormément de choses dans mon quotidien (la voiture, les gosses, et même l’appareil à raclette) autant me passer de coton-tige, ça, c’est juste impensable.

Les cotons-tiges en plastique interdits

Lorsqu’ils ont été interdits le 1er janvier 2020 dans le cadre de la « Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » de juillet 2016, j’ai crû que j’allais vraiment me mettre moi aussi à pester contre les écolos. Mais là, l’industrie a fait une de ces choses si… si industrielles que j’ai compris que les dieux de l’économie tout sauf circulaire m’accordaient un répit. Car en vrai, on a interdit uniquement les cotons-tiges en plastique. Et j’ai honte d’avouer que je me suis précipitée sur toutes ces alternatives quand même souvent très « greenwashing ». Car bien qu’ils soient désormais en carton, bois, et autres « matières renouvelables », mes petits objets fétiches restaient jetables, car à usage unique. Mais ça, j’ai fait semblant de l’ignorer. Et tant pis pour les hippocampes.

Des curettes à l’auriculaire

De mon côté, j’ai donc continué à utiliser des coton-tiges. C’était même la seule chose jetable que l’on trouvait encore dans ma poubelle de salle de bain. C’était comme une drogue. Quand je n’ai pas mon shoot de récurage, ça me démange. En même temps, j’ai quand même continué à regarder régulièrement ce qui se fait en la matière. J’ai failli foutre le feu à mon mec en testant les bougies (mieux vaut essayer sur un chauve, la première fois) ai compris pourquoi l’auriculaire s’appelait auriculaire (auricularis (lat) : de l’oreille) et fait un vrai blocage psychologique devant les curettes. Je pense qu’on a tous un frein psychologique à un moment ou un autre. Moi, les curettes pour les oreilles me rappelaient les tire-comédons avec lesquels mon père me torturait dans mon adolescence. Donc no way !

Si je ne cite pas de chiffres dans cet article, c’est parce que le coton-tige m’a fait réaliser que le Zéro Déchet n’est pas « juste » une histoire de chiffres alarmants sur l’état de la planète. C’est aussi une démarche intime, qui pénètre dans notre quotidien. C’est très psy, d’être ainsi coincé entre addiction à une chose aussi bête qu’un coton-tige, et l’envie de faire mieux avec moins. Pour ma part, j’avais beau me dire que j’avais presque tout bon pour me dédouaner, la photo de l’hippocampe ne me lâchait plus. Je crois que c’est une des photos les plus tristes que je connaisse sur ce que l’humain fait au monde.

Un modèle en plastique recyclé

Et puis peu avant Noël, j’ai vécu un miracle ! Si si, un miracle ! On m’a offert une pochette et dans cette pochette, il y avait LE coton-tige ! Déjà, psychologiquement, il ressemble comme deux gouttes d’eau à un coton-tige : deux bouts d’un blanc immaculé fermement plantés sur une tige solide. Là, au niveau de l’utilisation, c’est rassurant. C’est comme toujours, même visuellement. Petit frisson supplémentaire : ces deux bouts sont garnis de jolis picots absolument exquis. Comme l’objet est fabriqué dans du plastique recyclé à partir de déchets récupérés dans les océans, vous n’avez pas besoin de culpabiliser. Surtout qu’après avoir délicatement grattouillé votre pavillon, il suffit de le passer sous l’eau, même froide, et il peut retourner dans sa boite fabriqué, entre autres, avec du bioplastique à base de maïs jusqu’au lendemain. 

Bref, c’est un vrai petit miracle, celui que je n’espérais plus, mais qui va me permettre d’enlever définitivement ma poubelle de la salle d’eau, et c’est une vraie victoire ! Après, si vous, vous préférez la curette ou l’auriculaire du voisin, c’est OK aussi.

Par Marie Urdialès

La cup menstruelle, parlons-en !

Zoom sur un objet qui à lui seul contribue à faire disparaître de nos poubelles l’équivalent de plusieurs centaines de kilos de déchets par an, j’ai nommé : la cup menstruelle. Non non messieurs, ne détournez pas les yeux d’un air dégoûté genre « Ah ! mais là je ne suis pas du tout concerné ! » Car vous l’êtes forcément, et ce quelles que soient vos préférences sexuelles. Parce ce que quoi qu’il arrive, Mère Nature trinque. Bref : d’un point de vue écologique, nous sommes tous concernés. 

Petit rappel des chiffres avant de rentrer dans le vif de la sujette : on calcule qu’une femme est réglée en moyenne 40 ans, et que pendant ces quatre décennies, elle utilisera environ 4 800 tampons et autant de serviettes périodiques. Certainement même plus, car cette estimation du magazine futura-science.com repose sur une moyenne de deux tampons et deux serviettes par jour, mais même en gardant les chiffres de futura, on arrive à 96 kg de déchets pour une vie de femme. Pas beaucoup ? 

Une alternative au tampon

C’est oublier que rien qu’en France, il y a plus de 15 millions de femmes qui ont leur règles plus ou moins régulièrement. Et là, le chiffre de la pollution menstruelle est nettement moins inoffensif. Des déchets qui se retrouvent coincés dans les stations d’épurations, rejetés en pleine mer, brûlés bêtement ou profondément enfouis, mais cette fois dans des décharges qui n’en demandaient pas tant. Ajoutez à cela tous les produits chimiques utilisés pour fabriquer les produits jetables (1) et les intoxications dont sont victimes quelques dizaines de femmes chaque année (difficile d’avoir des chiffres fiables) et même si vous êtes un mec, vous comprendrez l’urgence de changer de méthode de protection. 

Pour les adeptes de serviettes hygiéniques, le passage aux culottes menstruelles est paraît-il assez facile. Bien plus sexy que le nom ne le laisse craindre, pratiques, simple à laver et à utiliser, elles se réutilisent plusieurs années. Mais pour les nanas plutôt fans de tampons, il paraît que la meilleure alternative, c’est la cup menstruelle. En gros, ça ressemble à un entonnoir, il en existe de plusieurs tailles en fonction du flux, et parions que très bientôt, on en trouvera avec des motifs rigolos, voire la photo du Prince Charles gravée dessus (que ceux et celles qui ne suivent pas « The Crown » me pardonnent). Sinon, l’utilisation ressemble à celle des protections internes, comme avec Daniela faut aimer y mettre le doigt (2) sauf que quand la cup est pleine, on la rince. Et on recommence. Petite anecdote : on l’ignore, mais la première cup a été commercialisée en… 1930. Un modèle ressemblant existait déjà en 1860, mais fort heureusement, si le principe est resté similaire, les matériaux, eux, ont évolué. Pas encore convaincue ? Testez ! C’est vrai que c’est délicat d’en trouver d’occase. Mais ça ne vous coûtera de toute façon pas plus cher que ce que vous dépensez tous les ans pour vous « protéger », mesdames. Et très sincèrement : c’est tout aussi confortable… ou pas, que les produits jetables. 

Entre 15 et 30 €, en parapharmacie, sur la marketplace dont on ne prononce pas le nom ou bien sur des shops en ligne.

(1) Santé Le Figaro : Substances toxiques dans les tampons : quel danger ?

(2) Aaaah ! Écouter Elmer Food Beat en écrivant cette chronique !

Par Marie Urdialès

Back to basics avec la gourde

Autant parfois, on conçoit qu’il faille faire les présentations entre des consommateurs traditionnels et des objets révolutionnaires, tels que ceux présentés dans cet article, autant parfois, on ne comprend pas. Mais la gourde ! La gourde, amis lecteurs. Sérieux ! Qui peut encore prétendre n’avoir jamais entendu parler de cet objet pourtant ni novateur et encore moins révolutionnaire ?

Bouteille plastique = grand méchant loup

Pourtant, chaque jour, on voit autour de nous une quantité vertigineuse d’atroces bouteilles en plastique jetables. Avec près d’un million de bouteilles en plastique vendues chaque minute à travers le monde, les bouteilles sont le principal matériau des vortex de plastique qui peu à peu remplacent les îlots des océans. Rien que chez Coca-Cola, en 2017 on produit d’après « Le Guardian », 180 milliards de bouteilles en plastique chaque année, soit 200 000 par minute (1).

Mais quel que soit le géant agro-alimentaire concerné, quand par chance, de gentils bénévoles vont ramasser les déchets qui dégueulassent les berges de nos rivières, les bouteilles d’eau représentent plus de la moitié des bouteilles ramassées (2). Pourquoi s’embêter à trimballer des packs de flotte quand on lit tout ce qui peut s’accumuler en microparticules dans un seul litre d’eau minérale en bouteille plastique, et alors qu’on vit dans un pays où une eau plus que potable coule de nos robinets ? Donc, la gourde.

Le nouvel accessoire mode

Comme le zizi de Pierre Perret, on en trouve de toutes les tailles. Des petites de 500 millilitres aux grandes d’un litre, en passant par le format intermédiaire sans oublier le format enfant. On en trouve dans des matériaux écolos et légers, assez larges pour pouvoir mettre des glaçons, ou assez petites pour boire même en conduisant sans s’arroser. De plus en plus souvent, les gourdes sont isothermes, et gardent votre apéro aussi frais que votre café au chaud.

Et surtout : on peut les adapter à ses tenues ! Par exemple une noire qui brille pour les soirées théâtre, une rose bonbon avec motifs exotiques parfaitement raccord avec la tenue de Pilates, etc etc. On dit que certaines fashionistas possèdent presque autant de gourdes que de sacs à main, c’est vous dire ! Entre-temps on en trouve partout, magasins de sport, supermarchés, et bien sûr : magasins bio.

À retrouver dans quasiment n’importe quel commerce, à partir de 10 €, et à mettre entre toutes les mains !

(1) Coca-cola avoue produire 3 millions de tonnes de plastique par an

(2) Bouteilles en plastique, les chiffres clés d’un désastre environnemental

Par Marie Urdialès

Le shampoing solide vaut-il son liquide ?

Qu’il soit permis de rebondir ici sur les cotons réutilisables de notre dernière rubrique écolo. Un jour que, pleines d’enthousiasme, avec les copines, nous projetions un atelier de fabrication de lingettes démaquillantes, l’une d’entre nous évoqua, avec le même enthousiasme candide qui fait notre charme, ce « gel douche solide » qu’elle venait d’acquérir. C’est à ce moment-là que Charlotte, notre Cévenole pleine de bon sens, remarqua avec son franc parler habituel :

« Moi, ça fait des années que je me lave avec du savon et un gant de toilette, pas la peine d’organiser un atelier écolo pour ça ! »

Les bonnes vieilles méthodes

Et c’est un fait : aussi vrai qu’il est parfois difficile d’enthousiasmer le monde avec ses idées post-modernes, aussi évident est le retour de bonnes vieilles méthodes réellement « propres » sous de nouveaux habits (et le gant de toilette/lingette/coton réutilisable en font partie). D’autres en revanche sont de réelles nouveautés, et représentent, à notre humble avis, un vrai progrès écolo.  

Un milliard de flacons de shampoing chaque année

Quelques chiffres pour commencer ce paragraphe : à l’heure où vous lisez ces lignes, plus d’un milliard de flacons de shampoing sont fabriqués chaque année en Europe (1). Rien qu’en France, chaque personne produit 66,6 kg de déchets plastique par an. Le poids d’un adulte, en gros (même si 67 kilos, c’est pas un gros adulte, mais passons !). Troisième producteur européen d’emballages plastique, la France est aussi le plus gros producteur d’ordures du bassin méditerranéen. En 2016, on estime à 4,5 millions de tonnes les déchets produits chez nous. Déchets (plastique) dont seuls 22 % sont recyclés. 

Quelles conclusions tirer de ces chiffres ? Ben en gros les mêmes que sur pas mal de sujets d’actualités : il est temps de freiner cette évolution, à laquelle on doit entre autre l’émergence d’un nouveau continent, tout en déchets plastiques. Inutile de vous épuiser ici sous des liens et des chiffres, taper « déchets plastique » ou allez vous balader soit dans la nature, soit en ville un jour de vent, vous verrez aisément de quoi on parle. Or dans cette déprimante perspective d’océans noyés sous nos déchets, les cosmétiques solides apparaissent comme une petite lueur d’espoir écolo. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que ces shampoings, déodorants, gels douches-savons et autres démaquillants ne nécessitent pas autant d’emballages, et surtout peu voire pas du tout d’emballages plastique. Rien que cela vaut que l’on se penche sur le sujet. 

Deux test concluants

Concentrons-nous sur le shampoing. Qui est un peu l’ancêtre des cosmétiques solides. Et qui suffit pour parler du bien et du moins bien que l’on pense de ces nouvelles formes d’anciens produits. Comme souvent, c’est au magasin bio que l’on a découvert les premiers shampoings solides. Qu’on a testés. Et qui nous ont laissé le poil terne et le moral raplapla… et vice-versa. Et c’est un peu vrai pour tout les écolo-tests réalisés ici : au début, il faut parfois un peu chercher avant de trouver LA perle rare. Dans notre cas (descriptif que nous valons bien : cheveux super fin, raides, un peu mous du bulbe), le deuxième test a été concluant. Une petite merveille qui sent bon la fleur de cerisier, trouvé en parapharmacie quelques mois à peine après le premier essai. 

Il faut dire que l’industrie du « solide » s’est très très rapidement développée, en gros dès que les petites marques engagées avaient prouvé aux mastodontes du marché que les consommateurs.trices étaient prêt(e)s à tout pour sauver la planète. Première bonne nouvelle donc : le shampoing solide qui va bien existe. Faut juste le trouver. En même temps, c’est pareil pour la version liquide, et tant de choses dans la vie et l’amour : des fois, faut se tromper avant de trouver le bon ! Petit conseil : regroupez-vous, échangez-vous, ce qui ne convient pas à votre chevelure sera peut-être parfait pour une copine, mamie Francine, votre mec ou nana, le teckel du voisin… Organisez des ateliers de tests, comme les réunions lingerie et autres vide-dressings, ça peut être super ludique ! 

Des composants parfois suspects

Deuxième bonne nouvelle : utiliser des cosmétiques solides permet vraiment de réduire considérablement les quantités de déchets… plastique, car les cosmétiques solides sont généralement vendus dans des emballages en carton. Selon les marques, un shampoing solide dure aussi longtemps, voire même un peu plus que son équivalent liquide. Or d’après Planetoscope, « il se vend près de 5 shampoings chaque seconde en France soit 476 000 bouteilles par jour ». En balancer ne serait-ce que moitié moins à la mer serait déjà un progrès. 

Petit bémol, car il en faut bien un : certains critiquent les composants des shampoings solides, aussi nuisibles, paraît-il, que ceux que l’on trouve dans les autres. Une fois de plus, il revient donc à chaque consommateur de faire ses choix, en toute connaissance de cause. À LOKKO, on continue de penser que la réduction drastique des emballages plastique (2) est une urgence absolue. Dont acte. 

En petite et moyenne surfaces spécialisées, magasins bio, parapharmacies ou boutiques en lignes. À partir de 8 € le shampoing solide.

Pour en savoir plus, voire plus qu’on ne le souhaiterait réellement, cet article très complet mais sans complaisance de Mr Mondialisation.

(1) Le shampoing solide permettrait d’éviter de jeter plus de 30 millions de bouteilles en plastique (briocoli.com)

2) WWF vous informe : chaque année 600 000 tonnes de plastique sont rejetées dans la mer Méditerranée.

Par Marie Urdialès

Les cotons réutilisables sont-ils efficaces ?

Si les brosses à dents comptent sûrement parmi les plus grosses sources de déchets, comment oublier les cotons à démaquiller, ces petits morceaux de coton qui remplissent nos poubelles de salle de bains ? Si vous avez besoin de 3 grands cotons à démaquiller pour vous débarrasser de fond de teint et mascara, nous sommes sur la même longueur d’ondes.

1000 cotons par an

Un rapide calcul nous indique que c’est une consommation moyenne d’un peu plus de 1 000 cotons par an, soit environ 1,5 kg de déchets facilement évitables. D’accord, impossible de passer outre l’étape essentielle du démaquillage. Mais impossible aussi d’ignorer l’impact environnemental de nos cotons démaquillants. Leur fabrication même est remise en cause : selon WWF, le coton est une des cultures les plus gourmandes en pesticides et en eau, peut-être la moins écolo. Il faudrait 5 000 litres d’eau pour produire un kilo de coton contre 900 pour un kilo de maïs et 1 300 pour un kilo de blé. Sans parler des solutions alcalines faiblement concentrées (soude, disulfure de carbone ou encore chlore) qui sont employées pour blanchir les fibres de coton.

LOKKO a testé pour vous plusieurs alternatives aux cotons jetables avec cotons, lingettes et disques démaquillants lavables et écolo.

Lavable et réutilisable plus de 300 fois

LOKKO a testé pour vous plusieurs alternatives aux cotons jetables avec cotons, lingettes et disques démaquillants lavables. Désormais faciles à trouver, il en existe pour tous les goûts dans les enseignes spécialisées comme Avril ou Aroma Zone, les commerces indépendants de nos centres villes ou encore les boutiques écolo en ligne. Avec ça, des économies garanties et des bénéfices pour l’environnement : réutilisables plus de 300 fois (donc avec une durée de vie d’au moins un an), ils sont garantis sans substances nocives pour la peau ou l’environnement. En revanche, le zéro pollution est quasi impossible : quand ils ne sont pas en coton, ces disques sont en polyester, de la famille des polymères, molécules dérivée du pétrole. On retrouvera ces matières (coton et autres fibres synthétiques mélangées) pour toutes les sortes de cotons, lingettes et disques démaquillants lavables.

Démaquillage et gommage

La question qui brûle les lèvres est la suivante : est-ce que ça démaquille vraiment bien ? Oui, tant qu’il s’agit d’un maquillage quotidien. Dans la plupart des cas, les disques sont bifaces avec un côté “peeling” pour désincruster le visage plus en profondeur et un côté “molleton” pour les zones plus délicates comme le contour des yeux. Ces cotons lavables fonctionnent avec tous les produits de démaquillage (eau micellaire, lait ou huile démaquillante). Vous vous demandez si les traces de maquillage sur les cotons partent bien au lavage ? Oui, mais n’hésitez pas à les laver à plus de 40°C plutôt qu’à 30°C pour les avoir bien détaché. S’ils sont hyper efficaces pour enlever un mascara waterproof, vous pouvez quand même utiliser un peu de savon détachant ou de savon de Marseille pour retirer ces taches tenaces. Enfin, est-ce que c’est contraignant ? Point du tout. Vendus par lot de 5, 7, 10 (ou encore 16), on en a suffisamment pour tenir une petite semaine et espacer les lavages sans utiliser trop d’eau.

En petite et moyenne surfaces spécialisées, magasins bio ou boutiques en lignes. Entre 2 € l’unité et 5,95 € le lot de 7.

Par Virginie Bardou

Quelle brosse à dents responsable ?

Nous avons vu comment éviter les emballages de dentifrice, du moins ceux en plastique, voyons maintenant comment économiser en brosse à dent. Pourquoi diable les brosses à dent ? Eh bien tout simplement parce que celles-ci font partie de ces petits objets à gros potentiel pollueur. Quelques chiffres ? Presque 5 milliards de brosses sont jetées chaque année, dont 100 millions en France. Si notre brosse à dent (non électrique) est un poids plume, pas moins de 1,5 kg de déchets sont produits lors de sa fabrication. Et ensuite, il faudra attendre entre 100 et 1000 ans pour la voir « se dégrader », quand elle n’est pas incinérée, avec les effets secondaires que l’on connaît (si vous ne connaissez pas, regardez un peu comment ça marche, un incinérateur !)

La brosse en bambou

Comme pour le dentifrice, nous avons testé plusieurs alternatives aux brosses en plastique pétrochimique. La première qui vient à l’idée est la brosse en bambou. C’est mieux, mais ça présente quand même quelques inconvénients.

– Un déchet reste un déchet, car là, c’est toute la brosse qu’il faut jeter

– Même si on le dit « compostable », clairement, vous ne pourrez pas simplement le jeter dans votre bac à compost. Le temps que nécessite le bambou utilisé est bien plus long que celui des biodéchets. D’une manière générale, méfiez-vous de tout ce qui est soi-disant « compostable » ou « biodégradable », le greenwashing écolo n’est jamais loin.

– La texture du bambou peut être assez désagréable, en bouche.

Comment économiser en brosse à dents ?

Des têtes de brosse

Bref : c’est mieux, mais le bambou n’a pas que des fans. En revanche, il existe aujourd’hui plusieurs alternatives au plastique issu de l’industrie pétrochimique, et même si ce plastique dit « biosourcé » n’est pas à accueillir sur nos étagères comme LA solution écolo, disons que c’est un début, et qu’une forte demande ne pourra que contribuer à encourager le développement de ces matières alternatives.

Pour couper court au débat qui ne fait que commencer, à LOKKO, nous conseillons plutôt d’opter pour la nouvelle génération de brosses à dent, celles qui permettent de ne changer que les têtes. Des têtes de brosse que l’on trouve (comme le dentifrice) en magasin bio et/ou en boutiques de vente au vrac. Elles existent en bambou ou alors (et c’est la préférée du jour) : en plastique de résine. Pas vraiment le top en terme de « bio » non plus, mais plus agréable que le bambou pour certains. En tout cas, en ne changeant que les têtes, on est sûr de réduire considérablement sa production de plastique. Sans oublier que de plus en plus de structures proposent de recycler les têtes.

Après, bien sûr, THE alternative la plus écolo est l’index, mais bon… Si on peut éviter !

En magasin bio et/ou en boutiques de vente au vrac. En moyenne 6 € la brosse et 7 € les trois recharges de brosse.

Par Marie Urdialès

On a osé le dentifrice à croquer

Voici déjà plusieurs années que je tente de diminuer mes déchets, au moins plastique. L’année dernière, je me suis donné pour objectif d’atteindre le zéro déchet plastique au moins dans la salle de bain. C’est là que c’est le plus facile car suffisamment d’alternatives existent. Encore faut-il les trouver, ce qui implique pas mal de tests, et donc quelques déceptions. Mais on y arrive ! Pour moi, le plus gros souci aura été de trouver le dentifrice idéal. Il faut savoir qu’en France, on consomme 6 tubes de dentifrice par seconde, soit 189 millions par an, soit en tube, flacon et doseur, dont plus de 151 millions en tube.

Le dentifrice qui se fait mousser

Cela fait quand beaucoup de plastique. Du plastique qu’il faut jeter, traiter, recycler… ou qui plus probablement, va rejoindre et élargir l’un des continents de déchets sur nos océans. 

On a testé le dentifrice à croquer et on a cherché, frotté, recraché quantité d'alternatives écolo au bon vieux dentifrice.

Bref : j’ai cherché, testé, frotté et recraché je ne sais combien d’alternatives au bon vieux tube/flacon de dentifrice. Mais rien à faire : c’était soit pas bon, soit très cher, soit je terminais mes trois minutes de brossage réglementaire avec la désagréable sensation d’avoir mâché une peluche. C’est donc avec une bonne dose de scepticisme que j’ai acheté le dentifrice à croquer.

Première bonne surprise : la boîte est en carton – un bon point écolo. Or contrairement au plastique, papier et carton se recyclent particulièrement bien. Certains peuvent carrément être mis dans le compost. Deuxième excellente surprise : c’est simple, léger, et facile à utiliser. Inutile de frotter comme une hystérique sur un petit bloc de dentifrice solide jusqu’à s’en écraser les poils (de la brosse à dents, j’entends) là, il suffit de mettre une petite pastille dans la bouche et de la croquer. Instantanément, le comprimé se transforme en poudre et là, hop ! On prend sa brosse à dents humide et on frotte. On a alors tout de suite une mousse légère et parfumée dans la bouche, juste ce qu’il faut pour un brossage agréable et efficace. Mon préféré : le dentifrice à croquer à l’Aloe et au menthol, de Natessance. Existe aussi sans menthe, c’est tout aussi ludique. 

Seul bémol à ce jour : quand on en donne aux enfants, il faut bien préciser qu’il ne faut PAS l’avaler, ni avaler la poudre qui se forme, même si c’est tentant ! Mes tests avec des 8-12 ans m’ont coûté une demi-boite ! Mais sinon, une super découverte, qui peut même voyager sans problème. Le prix en revanche peut sembler élevé, surtout pour une famille nombreuse.

En magasin bio et/ou en boutiques de vente au vrac. 7 € environ pour 80 comprimés.

Par Marie Urdialès

Important : nous ne sommes pas rétribués par les fabricants des objets présentés, ici.

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Marie Urdiales
Marie Urdiales
2 années il y a

Il paraît que beaucoup se demandent où trouver le dentifrice à croquer. C’est donc avec plaisir et un sourire ultrabright que je vous donne la réponse! En dehors de certains magasins bio traditionnels, j’ai découvert avec joie que ma boutique de vrac préférée en vendait aussi! Donc juste les comprimés, même plus d’emballage! Le top. Je tairai le nom car lokko ne fait pas de pub, à vous de demander à la boutique la plus proche!

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