Jeune montpelliéraine, Juliette Belfiore vient de publier son premier thriller. Intitulé “Hacking à Hong Kong”, ce roman assez autobiographique plonge le lecteur dans le monde de l’art contemporain et des cryptomonnaies.
Juliette Belfiore signe avec “Hacking à Hong Kong” une intrigue captivante qui plonge le lecteur dans une course contre la montre effrénée. Dans ce roman, les crypto-monnaies volées lors d’un vernissage organisé par la célèbre galerie Sotheby’s à Hong Kong, ainsi que des cyberattaques visant le musée du Louvre, sont les points de départ d’une enquête 3.0 menée tambour battant.
L’histoire commence lorsque le capitaine Martin Cassard, ancien flic de la PJ transféré contre son gré à l’OCBC (l’office central de lutte contre le trafic de biens culturels), fait la rencontre d’une mystérieuse femme blonde à bord de l’avion Paris-Hong Kong. Avec l’aide de sa supérieure Jessica, il se lance dans une enquête passionnante qui les mènera sur les traces de pirates informatiques à la pointe de la technologie. Les hackers laissent derrière eux des indices codés complexes qui défient les talents de Martin et Jessica, les poussant à se surpasser pour découvrir leur véritable motivation.
Un polar 3.0
En grande amatrice de séries policières telles que “24 heures chrono” ou “Sherlock”, Juliette Belfiore a su puiser dans ses sources d’inspiration pour créer un récit passionnant avec deux héros épatants, Martin Cassard et Jessica, qui sont des enquêteurs aguerris, dotés d’un sens aigu de la justice.
Loin d’être un simple polar, le livre explore les incursions de la technologie dans le monde de l’art contemporain. Mais malgré ce sujet pointu, l’écriture de Juliette Belfiore ne tombe jamais dans le jargon ni l’hermétisme. Tout en abordant des thèmes d’actualité tels que les NFT et les cryptomonnaies, elle parvient à rendre ces concepts parfaitement accessibles.
Pour créer son univers de hackers, elle s’est aussi inspirée de la série à succès “Mr Robot”. Comme dans la série, ses personnages ont une quête et une logique propres et s’attaquent aux contradictions du monde de l’art contemporain. Leur motivation est noble : voler aux riches pour redistribuer aux artistes moins fortunés. Juliette Belfiore que j’ai rencontrée explique : “Je pense que cette logique est assez courante chez les hackers actuels, qui cherchent à faire bouger les choses tout en contournant le système.”
“En réalité, ce qui m’interpelle dans ce livre va bien au-delà de l’univers de l’art et de la technologie. Ce qui me tient véritablement à cœur, c’est la tension palpable entre les personnages et leur psychologie complexe.” Elle n’est pas une adepte de la planification minutieuse de l’histoire, préférant laisser les personnages prendre vie au fil de l’écriture.
Deux ou trois choses d’elle
Pour imaginer le personnage de Martin, Juliette Belfiore s’est inspirée de flics testostéronés à l’ancienne prêts à tout pour mener à bien leur enquête. Elle évoque John McClane, le héros emblématique de la saga “Die Hard” ou encore le commissaire Antoine Marcas, le flic franc-maçon imaginé par Giacometti et Ravenne.
Jessica, quant à elle, est une enquêtrice charismatique, déterminée et empathique qui ne se laisse pas impressionner facilement. Son approche pragmatique, en contraste avec la nature plus instinctive de Martin, engendre des frictions palpables entre les deux protagonistes… surtout lorsqu’il s’agit de la mystérieuse blonde rencontrée dans l’avion.
Une expérience d’écriture thérapeutique
Personnage clé de l’intrigue de “Hacking à Hong Kong”, Ellie est pleine de mystère et de contradictions. Avec ses cheveux blonds et son regard profond, elle est à la fois séduisante et insaisissable, capable de disparaître aussi rapidement qu’elle est apparue. Entre sa passion pour l’art et l’innovation, sa silhouette rock et longiligne, la personnalité de Juliette Belfiore qu’on a sous nos yeux paraît avoir bien inspirée à son tour son propre personnage…
“Bien sûr, il y a des éléments autobiographiques dans le personnage d’Ellie, admet-elle. Cela a été une expérience d’écriture enrichissante proche de la thérapie pour moi de développer ce personnage si mystérieux pour moi.” De là à se réconcilier avec certaines déceptions professionnelles, il n’y a qu’un pas : elle s’amuse d’ailleurs d’avoir inclus les 70 000 grenouilles d’un conteneur inspecté minutieusement par la douane du port de Hong Kong. Du vécu.
Un hommage personnel à Hong Kong
Le monde de l’art contemporain chinois n’est pas non plus étranger à Juliette. Elle a travaillé avec la galerie d’art chinois LOFT à Paris, avant de s’envoler pour la Chine, où elle a passé quelques années à l’Alliance française, à Hangzhou. Elle connaît donc bien le milieu dans lequel évoluent les personnages de son livre. Son roman est truffé d’anecdotes professionnelles et personnelles. Pour son second thriller (le premier, auto-édité, s’appelait “Éclipse à Tokyo”), elle s’est inspirée de ses voyages.
“Je n’ai passé qu’un week-end à Hong Kong, mais je suis tombée amoureuse de cette ville. Ce roman est un peu ma manière de lui rendre hommage”. Revenue à Montpellier, Juliette s’est lancée dans une nouvelle aventure professionnelle en travaillant en indépendante dans les métiers de la communication. Mais le désir d’écrire est toujours là.
Hacking à Hong Kong, Juliette Belfiore, éditions Cohen&Cohen, 20€.
Juliette Belfiore sera l’invitée du stand de la librairie Sauramps lors de la Comédie du livre le vendredi 12 et le dimanche 14 mai.