Quand Chinese Man Records, le label marseillais qui réunit les amateurs de hip-hop, musique électronique et groove, joue quelque part, les entrées suivent. Grosse soirée à Tropisme, le vendredi 20 octobre.
Pendant 4 heures, les groupes du label marseillais indépendant créé en 2004, qui a entre autres produit Deluxe (rien que ça !), ont ambiancé le tiers lieu emblématique de la scène musicale montpelliéraine. Une salle remplie de personnes foulant le sol sans une minute de répit, profitant d’une proposition musicale aussi éclectique que dansante. Les différents artistes ont apporté leur univers musical chacun leur tour, avec un point commun : la prédominance d’un croisement entre le hip-hop et la musique électro.
Le bal ouvre avec Rhino, maître des platines ayant pour muse le hip-hop, rappelant l’influence de ce qu’a importé Dee Nasty des Etats-Unis en France au début des années 80. Lorsque les rappeurs Youthstar (photo) et Miscellaneous (ensemble à la UNE) lui succèdent sur scène, la foule assiste à un maniement des mots impressionnant : entre deux scratch, les MC débitent un flow d’une rapidité digne d’un rap contenders.
Le plus marquant reste l’ambiance qui règne parmi la foule : les têtes bougent au rythme des rimes avant de s’élancer dans les pogos initiés par les musiciens, cherchant un contact permanent avec le public. L’amour du hip-hop des membres de Chinese Man Records continue de transparaître avec le duo de dj SIMS et May Din qui s’empare de la scène pour finir en beauté, offrant un léger saut dans le temps… en 2010.
Les amateurs de la pop étasunienne de l’époque profitent sur fond de Sean Paul et Snoop Dog en passant par l’incontournable J.Lo. Les enchaînements fluides des deux musiciens aux platines débouchent finalement sur de la musique techno : les pieds tapent le sol et les corps se déchaînent. On est progressivement plongés dans les discothèques berlinoises underground. Avec ces propositions stylistiques, la magie de Chinese Man Records a opéré toute la soirée, en variant les styles, mais en gardant un dénominateur commun : la conquête absolue du public.
