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Sama’ Abdulhadi, la star palestinienne de la techno au festival Dernier cri

La huitième édition du festival Dernier Cri reçoit une DJ au parcours particulier. Après des débuts de footballeuse professionnelle, Sama’ Abdulhadi est la première DJ palestinienne à acquérir une notoriété internationale. Concert, ce samedi 4 novembre au Dièze Warehouse.

Via Habib Dechraoui, le directeur du festival Arabesques de Montpellier, qui l’a reçue en 2017 et connaît bien la vitalité de la scène musicale palestinienne, on a cherché à lui parler mais elle refuse toute interview. Dommage. Sama’ Abdulhadi n’est pas n’importe quelle musicienne : du haut de ses 33 ans, elle a déjà marqué la scène musicale internationale avec ses DJ sets enflammés.

C’est à l’âge de douze ans que sa relation avec la musique commence, favorisée par son père qui travaillait dans l’événementiel et lui prêtait des haut-parleurs et des lecteurs de CD. Il l’aidait à les monter et les démonter. Elle dit souvent qu’elle lui doit beaucoup. Son amour pour la musique infuse réellement au Liban quelques années plus tard, lorsqu’elle assiste à son premier DJ set.

Son expérience à l’étranger ne fait que débuter : après des études d’ingénierie du son à Londres, elle se tourne vers l’Égypte pour consolider ses acquis professionnels. Sa carrière musicale connaît par la suite un coup de boost en France grâce au festival Palest’In & Out au Petit Bain à Paris. C’est alors qu’elle décide d’élire domicile dans l’hexagone. « J’aime beaucoup la scène underground parisienne, que je trouve unique en Europe. La France a toujours cette culture rebelle de faire la fête ! », peut-on lire alors dans Télérama.

Mais c’est sa Boiler Room à Ramallah en 2018, du nom de la puissante chaîne Youtube qui réalise des live streamés gratuitement dans le monde entier, qui signe le début de sa notoriété : la vidéo atteint plus de 12 millions de vues ! 

La décision d’émettre depuis Ramallah, à 15km de Jérusalem, avait une énorme signification pour les Palestiniens. C’était reconnaître l’intensité du talent qui vient de la Cisjordanie, un territoire occupé de 3 millions d’habitants sous haute tension, avec la multiplication de colonies de peuplement israéliens.

Elle parle souvent du bien que lui fait cette musique : chaque montée sur scène est une séance de thérapie. En janvier 2023, Sama’Abdulhadi expliquait au webzine Resident Advisor les émotions ressenties à sa première écoute de la techno : « C’était la première fois que je ne pensais pas à un sujet sérieux. Mon cerveau était sur pause. C’est pour ça que j’y suis tant attachée, parce que c’est le seul moment pendant lequel la vie est juste la vie, que je suis une personne et que je ne pense pas à la Palestine, à la guerre, aux morts, à qui est en vie, qui est en prison etc. Je suis juste dans cette troisième dimension et je relâche tout. »

Sa musique n’est pas hors-sol. Comment pourrait-elle l’être ? « Le fait que je sois Palestinienne, arabe et originaire de cette partie du monde induit le fait que les gens et l’industrie musicale en parlent plus. Il y a des personnes qui portent des drapeaux de la Palestine dans des festivals de techno, on n’a jamais vu ça. »

Aujourd’hui, Sama’ Abdulhadi met à profit son statut pour soutenir un nombre croissant d’artistes palestinien.nes par l’intermédiaire de son hub, Union, une salle de Ramallah qui sert d’incubateur aux DJs, producteur.ices et créateur.ices pour qu’elles et ils se rencontrent, collaborent et perfectionnent leur art. Ramallah où d’importantes manifestations de soutien aux Gazaouis ont eu lieu récemment, et où Emmanuel Macron se trouvait, la semaine dernière.

Samedi 4 novembre, de 00:00 à 06:00, SAMA’ ABDULHADI, NIKITA, CHARLOTTE NEWMAN au DIEZE WAREHOUSE, 188 AVENUE DU MARCHE GARE, tarifs 5€/12€ /15€ /18€. Rens, ici

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