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image de la une de lokko.fr : Iris Christol : “En matière de violence sexuelle, il faut arrêter avec cette pensée magique que la justice va tout régler” qui montre une manifestation avec des pencarte avec ecrit, vicitimes de depardieu on vous croit.

Depardieu, combien de divisions ?

Quand les soutiens à l’acteur s’avèrent contre-productifs et témoignent d’un  fossé de génération.

Ayant la très grande chance de n’être pas dans un pays en guerre comme Israël et encore moins habitant de la bande de Gaza. Pas plus qu’ukrainien. On s’apprêtait donc tout à loisir de déguster une belle tranche de trêve des confiseurs. Mais patatras, le quotidien Le Figaro qui sous-titre encore et toujours son patronyme principal du désormais fameux :  » Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » publie sur son site et en date du jour de Noël une tribune cosignée de 50 personnalités (principalement issu du monde de cinéma) intitulée : « N’effacez pas Gérard Depardieu ».

Cinq jours auparavant, le chef de l’Etat invité de l’émission du soir « C à vous » sur « France 5 » avait déjà volé au secours de l’acteur dont les « agissements » pourtant déjà anciens pour beaucoup font l’objet de + en + de témoignages le chargeant très fortement. Emmanuel Macron en tenue d’avocat commis d’office soulignant à gros traits que l’acteur participait, oh combien, du prestige de notre pays, très digne ambassadeur de la culture bleu, blanc, rouge. Le locataire élyséen rejoignant même au passage le rang de ceux cherchant à remettre en doute l’authenticité du contenu des images diffusées à la télévision quelques jours auparavant. Désavouant au passage sa Ministre de la Culture qui avait publiquement parlé de retirer au comédien sa légion d’honneur. Dès le mardi suivant Noël, le sujet embrassait les réseaux sociaux et un tsunami de protestation commençait à éclore. A tel point que les jours suivant nombre de signataires dont on ne pouvait que s’étonner qu’ils avaient pu mettre leur paraphe au bas d’une tribune semblable. La réalisatrice Nadine Trintignant (maman de la comédienne Marie assassinée à l’été 2003), Charles Berling, Pierre Richard ou encore Jacques Weber. Chacun se justifiant comme il le pouvait. Pierre Richard s’étant vu refuser son parrainage à une association de défense de l’enfance maltraitée. Celui est allé le plus loin dans l’auto-flagellation étant Jacques Weber -partenaire de Depardieu dans Cyrano de Bergerac, le film de Jean-Paul Rappeneau en 1990- allant jusqu’à affirmer : « Ma signature est une forme de viol à elle seule« .                                                                            

Un étrange commanditaire

Carole Bouquet qui n’a eu de cesse de répéter qu’elle avait vécue 10 ans durant avec l’Obélix du cinéma était elle aussi au nombre des signataires mais se rétractant aussitôt que le quotidien du soir « Le Monde », par l’entremise d’Ariane Chemin, a révélé qui était à l’origine de la dite tribune. Un comédien des plus obscurs du nom de Yannis Ezziadi, plus connu en réalité pour sa prose dans le mensuel réactionnaire « Causeur » et ayant également son rond de serviette sur « C News ». Mis au courant de l’initiative, le comédien, qui est parti se faire oublier dans le plat pays voisin, s’est ému de pareils soutiens. Qualifiant même au passage les cosignataires de « très courageux ». Sans se déjuger totalement, les acteurs Gérard Darmon ou Yvan Attal ont tenté d’expliquer, pour leur part, leur position de principe contre le procès fait à Depardieu via les médias plutôt que par le biais des tribunaux. Quasi tous l’ont payé : l’acteur Belge Benoit Poelvoorde, autre signataire, a découvert sur les murs de sa maison namuroise l’inscription : « On l’aime pas c’est un gros porc« .                                                                                                                                

Signataires de bric et de broc

Ce qui frappait de prime abord, en découvrant cette tribune pro GD, c’était le caractère parfaitement hétéroclite de celle-ci. Principalement des gens de cinéma mais de grands absents (Catherine Deneuve et Alain Chabat avaient fait machine arrière avant publication). La réalisatrice Josée Dayan mais aussi l’agent Dominique Besnehard, l’ancien directeur des 13 Vents et auteur de théâtre Jean-Marie Besset. Jacques Dutronc ou le batteur de jazz Daniel Humair. Ou encore l’ex participante au Loft Afida Turner. Ou bien encore l’académicien Jean-Marie Rouart allant le plus loin dans la bêtise en affirmant sur l’antenne de « France Inter » que s’attaquer à Gérard Depardieu équivalait à se comporter comme les djihadistes mettant à terre les monuments de Palmyre (Syrie) 

Un qui ne s’est pas encore rétracté dans ces signataires c’est Philippe Caubère. « Marianne » dans son numéro double 2023-2024 note que bien, qu’innocenté face à son accusatrice, il est quand même depuis mis sur la touche. Gageons qu’avec pareille présence au sein de cette tribune, cela ne risque pas d’améliorer les choses pour lui. Bien au contraire. 

Des témoignages accablants

Grinberg le reconnaît elle-même : elle a été longue à témoigner. 33 ans ! A cela plein de raisons. La première : elle a été en couple un (bon) moment avec le réalisateur Bertrand Blier, fils de Bernard mais surtout ami de Depardieu, qui lui doit sa révélation avec « Les Valseuses ». Bertrand Blier a tourné 18 films en tout et GD apparaît dans la moitié (9). C’est dire la complicité entre les deux hommes. Anouk Grinberg, de son côté, n’a partagé l’affiche que deux fois avec le mis en cause en 1991 dans « Merci la vie » (du réalisateur de 24 ans son aîné) et en 2022 dans « Les volets verts » de Jean Becker. Son ITV pour « France Inter » diffusé en fin d’année dernière est des plus puissants.

Sophie Marceau, de son côté, qui était aux côtés de GD dans le film « Police » de Maurice Pialat, sorti en 1985, a décidé de ne plus jamais avoir à partager l’affiche avec lui. Elle n’avait pas encore 20 ans. Enfin l’actrice Vahina Giocante, plutôt rare sur grand écran ces dernières années, a joué aux côtés de GD dans « Bellamy » de Claude Chabrol (en 2009) et « Turf » de Fabien Onteniente (en 2013), n’est non plus n’est pas tendre non plus.

Des soutiens qui manquent

Comme on a pu le voir un peu plus haut, Catherine Deneuve sa mythique partenaire -‘Je vous aime », « Fort Saganne », « Le dernier Métro », « Drôle d’endroit pour une rencontre », « Les temps qui changent »- ne figurait pas dans la liste de soutien. Pas plus qu’Isabelle Adjani, sa partenaire dans « Barocco » ou « Camille Claudel », Sandrine Bonnaire à ses côtés dans « Police », « Sous le soleil de Satan ». Absence aussi d’Isabelle Huppert pourtant avec lui à l’écran depuis 50 ans (depuis « Les Valseuses » jusqu’à « Valley of Love » de Guillaume Nicloux en passant par « Loulou » de Pialat. Pas deFanny Ardant, non plus, qu’elle a pourtant fait jouer dans « Cadences obstinées » (en 2013) et « Le divan de Staline » (en 2016).

Un conflit de génération

Dans le même temps, des contre-tribunes voyaient le jour dont la principale grimpait en 48h de 600 à + de 2000 puis 8000 signataires. Soulignant assez cruellement comme la première était le fruit de septuagénaires à l’image de Charlotte Rampling (bientôt 78 ans) ou encore Nathalie Baye (75 ans), Myriam Boyer (75) ou encore Judith Magre (97 ans). Comme le reconnaissait Jacques Weber dans son mea-culpa et comme le chantait Bob Dylan, des gens ne s’étant pas aperçu que :  » Time they are a changin ».

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