Guide-conférencière, Pauline Salembier est l’auteure de “111 lieux à Montpellier à ne pas manquer” (*) inspiré par les visites insolites qu’elle organise à Montpellier, et qui croisent autant les endroits connus du patrimoine local que des “perles cachées” avec quelques bonnes adresses privées -galeries, boutiques, librairies etc… Un regard iconoclaste et rafraîchissant sur la ville.
On peut rendre visite sur rendez-vous à Martine Argelliès, une des deux factrices de clavecins en France, dont l’atelier se situe rue des soldats dans l’écusson. Elle travaille à partir de plans d’instruments des XVII et XVIIIè siècle.
Savez-vous que le métier de facteur de clavecins existe encore à Montpellier ? En effet, Martine Argelliès et ses deux collaborateurs fabriquent toujours ces instruments dans un atelier au coin d’une petite rue de Montpellier. Ancienne maternité, l’atelier possède une cour où se trouve un buffet d’eau surmonté d’un buste d’Artémis d’Éphèse, une diane chasseresse, déesse de la fécondité.
Les trois artisans façonnent les instruments de façon artisanale dans l’espoir d’attiser l’envie des futurs acquéreurs. En partant de simples planches de bois, ils parviennent à créer des clavecins d’exception, prêts à jouer. Mais entre les deux étapes se trouve tout un assemblage de métiers : le travail patient de l’artisan qui choisit ses matériaux et les assemble avec soin pour obtenir une structure physique efficace de laquelle s’échappe le plaisir musical. Également importante, la décoration pour laquelle ils travaillent en collaboration avec le propriétaire de l’instrument. Ils peuvent produire des instruments simples, recopier des pièces de musée qui ont le plus souvent été conservées pour leur apparence, ou essayer de donner vie aux rêves des propriétaires.
Les clavecins sont des instruments à cordes pincées (comme les guitares) et à clavier. Très utilisés du XVIe au XVIIIe siècle par la noblesse, ils permettaient d’exprimer la délicatesse des émotions à une époque où les sentiments étaient dissimulés. Après la Révolution, ils ont été peu à peu évincés par le piano, instrument bourgeois qui connut son apogée au XIXe siècle, grâce au développement de la production industrielle et à un profond changement de mentalité dans l’usage musical. En effet, souhaitant laisser derrière eux la délicatesse des instruments utilisés par les catégories sociales plus élevées, les fabricants étaient à la recherche de sons plus divers et de formes d’expression plus larges, donnant ainsi naissance au piano moderne.
Clavecins Martine ARGELLIES, 11bis rue des Soldats, 34000 Montpellier | Transports en commun Tram 3, arrêt Saint-Guilhem-Courreau. Visite sur demande au 04 67 06 05 69. Des concerts y sont donnés régulièrement.
(*) “111 lieux à Montpellier à ne pas manquer”, textes Pauline Salembier, photos SAMUEL DUPLAIX édité par Emons Verlag dans le cadre d’une collection de guide de voyages favorisant la découverte des “lieux méconnus, ces petites perles cachées” au cœur des régions et des villes. En vente dans les librairies Sauramps, Fiers de Lettres, Le Grain des mots, La Cavale notamment.
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