Comme son nom ne l’indique pas, Electro Deluxe est un groupe d’une grande plasticité de genre. Classé Jazz, mais arpentant de nombreux styles. Avec un retour convaincant aux années 70 dans son dernier disque « Next« . Emmené par James Copley, le groupe qui est d’abord une formation pour le live, est le 22 mars sur la scène du Rockstore avec force groove et choristes.
On entend souvent qu’Electro Deluxe est montpelliérain. Pas tout à fait. Mais son leader James Copley, le crooner du groupe, originaire de Cincinatti, a vécu une dizaine d’années à Saint-Jean-de-Vedas. Formé par des musiciens, il y a 22 ans à Paris mais avec des ancrages variés -Nice, en Bretagne, aux Pays-Bas, Electro Deluxe est un cas à part dans le paysage musical national. Si le dernier album Apollo, sorti en 2019, a une couleur électro très léchée avec des sons très travaillés, celui-ci renoue avec le funk des origines où planent des figures comme Earth Wind and Fire. Invités du disque : trois icônes. Fred Wesley, tromboniste, qui a appartenu à la section cuivres de James Brown, Candy Dulfer, la saxophoniste de Prince, vénéré dans le groupe et Nils Landgren, le grand tromboniste et chanteur suédois, pointure du funk européen.
Comment se fait cette alchimie aussi ouverte ? « Des hasards, des humeurs en réaction à ce qu’on a fait. On a eu envie d’offrir un album plus organique plus brut de décoffrage » explique Gaël Cadoux (aux claviers) à LOKKO. « Sans souci du genre et des étiquettes, on est crossover. Ce métissage fait qu’on joue devant des publics très différents, à la fois Jazz à Vienne et Solidays« . Même si ce n’est pas sans écueil : « Pas assez jazz pour les jazzmen (même si Electro Deluxe a été élu meilleur groupe de l’année aux Victoire du jazz en 2017), trop jazz pour les musiques actuelles…«
Il y aussi ce côté « fait maison » qui est une signature. Electro Deluxe « est un vrai collectif, un groupe, assez rare, qui tient dans la durée, une petite famille, on compose ensemble, on s’autoproduit, et nous sommes notre propre label » explique Gaël à LOKKO. Le nouveau disque a été fait dans le studio d’un musicien avec peu de moyens. Après deux premiers albums chez Naïve, le groupe s’auto-produit et vend lui-même ses disques lors de ses concerts. « Cette indépendance, on y tient beaucoup« .
Autre signature de ces artisans de luxe : le live. C’est une formation à découvrir surtout sur scène. « Chaque soir est différent, il y a de l’impro, ça danse et chante différemment« . Pour ce retour au Rockstore, 14 ans après le dernier concert dans le club montpelliérain à la Cadillac rouge, seront joués tous les nouveaux morceaux et une partie du répertoire avec trois choristes françaises de choc, invitées régulières du groupe (on les voit sur la vidéo). C’est le début d’une tournée qui passera par le Trianon à Paris, le 3 avril.
Ce vendredi 22 mars au Rockstore à 19h30.