Augustin Dumontet aka Tiño est un DJ montpelliérain, résident de Piñata Radio, co-fondateur du collectif Discotte et résident du Popup du Label à Paris. Actuellement au Brésil, il nous conseille depuis Rio quelques pépites de là-bas.
Joao Roberto Kelly – Boato. Pour commencer cette playlist, cette douceur de 45 tours trouvée dans la rue signée Joao Roberto Kelly, pianiste et compositeur carioco. Une bossa planante, imbibée de saudade, qui apaise le corps et l’esprit dès les premières notes !
Arthur Verocai – Pelas Sombras. Ce titre est tiré d’un disque Jazz-Funk magnifique et très rare (dernière copie originale vendue sur internet en 2018 à plus de 2000e…) qui a notamment refait surface car sur-samplé par les rappeurs US (Madlib, MF Doom, Ludacris…) dans les années 2000. J’ai découvert l’album avec la chanson “Na Boca Do Sol”, un peu plus connue (que je vous conseille fortement). Et en écoutant le tout, je suis tombé sur ce morceau “Pelas Sombras” qui m’a mis les frissons instantanément. Court mais très pur, avec une orchestration aux petits oignons et des envolées lyriques de Verocai surprenantes et galvanisantes.
Sandra de Sa – Cantar. Folie de morceau funk/disco tiré du premier album de Sandra de Sa, Demônio Colorido. Basse et batterie bieeen groovy, claviers cosmiques, compliqué de ne pas bouger la tête sur
celle-ci !
Bebeto – Apareça. J’ai trouvé ce disque dans un grand marché aux puces il y’a quelques semaines, signé Bebeto, avec dessus ce morceau, “Apareça”, que je trouve incroyable. Rythmiques samba avec une guitare bien funky, en boucle depuis ce jour !
Zé Ramalho – Admiravel Gado Novo. Celle-là est signée Zé Ramalho (un chanteur/compositeur/guitariste du nord-ouest du pays que j’ai découvert il y a peu) et tirée de son troisième album, “A Peleja do Diabo com o Dono do Céu”. La ligne de basse peut difficilement laisser de marbre, et l’ambiance générale du morceau un peu spleenante prend complètement. Il existe aussi une version instrumentale sur l’album avec un solo de saxophone bien coquin, ainsi qu’une reprise de “Mr Tambourine Man” en portuguais.
Leci Brandao – Cara Pintada. J’ai trouvé ce disque que je cherchais depuis quelque temps, chez un libraire/disquaire du quartier de Botafogo, avec dessus cette bombe de samba, “Cara Pintada”. C’est signée Leci Brandao, véritable figure de la Samba : compositrice, interprète, actrice, commentatrice de défilés d’écoles de samba, elle se lance (en plus de tout ça) en politique, en rejoignant le parti commuiniste du brésil en 2010, pour finalement devenir députée de l’Etat de Sao Paulo.
Banda Mel – Conversa Fiada. On continue avec “Conversa Fiada” de Banda Mel, un groupe de Salvador de Bahia que j’affectionne tout particulièrement. Un mélange de musiques traditionnelles Candomblé de Reggae, de Samba, de Lambada… qui donne ce son bien typique du Nordeste, appelé “Axé” !
Gilberto Gil – Nos Barracos Da Cidade. Pour ajouter à la lignée des figures de la chanson brésilienne devenues politiques, obligé de mentionner le grand Gilberto Gil. J’ai découvert ce morceau il y a peu de temps et il tourne en boucle depuis ce jour. Sur une orchestration reggae-disco à la guitare tranchante, Gil s’attaque au gouvernement dictatorial de l’époque : “Gente stupida, gente hypocrita”, le refrain parle de lui-même…
Rita Lee e Roberto De Carvalho – Atlantida. Véritable bombe disco/synth-pop, ce morceau est signé Rita Lee et Roberto de Carvalho, sorti en 81 sur l’album Saude. Je l’ai découvert dans une compilation il y’a quelques années et il reste à ce jour un de mes morceaux de disco brésilienne favoris, que je joue (trop) souvent dans mes sets pour son énergie célébrative, et ses accords de synthés complètement fous. “Atlantidaaaaaa…”
Tim Maïa – Padre Cicero. Pour finir, “Padre Cicero” de la légende Tim Maïa. J’aurais pu en sélectionner une dizaine de ce chanteur tellement j’aime sa discographie, mais j’ai choisi celle-ci car elle fait partie de son tout premier album, que j’ai trouvé récemment sur un marché aux puces pour vraiment pas cher. Tout l’album est dingue, soul et sexy à souhait, avec notamment dessus les magnifiques “Eu Amo Você” et “Você Fingiu”, à écouter si possible en chagrin d’amour pour un maximum de sensations.
C’est franchement super, cette liste commentée !
Merci tout plein, Augustin.