Sa nomination comme nouveau Directeur musical de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie sera officiellement annoncée le 23 avril. Le successeur du danois Michael Schønwandt est américain natif de Géorgie, a grandi dans le gospel, et milite pour la reconnaissance des compositeurs-trices afro-américain.e.s. Cette nomination fait de Roderick Cox le deuxième chef d’orchestre noir en France après Kwamé Ryan, qui a été de 2007 à 2013, directeur artistique et musical de l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine.

Né dans le Sud profond des Etats-Unis, en Géorgie -un état qui a vu naître Ray Charles, Otis Redding ou Little Richard-, le jeune Roderick Cox accompagne sa mère chanteuse de Gospel à l’office et s’assied face à Little Richard qui fréquente la même église… De quoi se forger un destin ! Un enfance baignée dans la musique dès l’école primaire : il fait partie d’un ensemble musical dès son plus jeune âge, poursuit la musique au lycée comme instrumentiste et étudie la direction d’orchestre à l’université. Période décisive où il décide de faire carrière. Décision récompensée en 2018 par le prestigieux Sir Georg Solti conductor award, plus haute récompense décernée à un chef d’orchestre américain. Débute alors une carrière internationale aux Etats-Unis et en Europe notamment en Allemagne, à Berlin où il réside.

Très attaché à la transmission et à la diversité, il souhaite rendre accessible la musique qu’il aime. Il ambitionne de faire rayonner les œuvres des compositeurs-trices afro-américain.e.s qui restent peu connus du grand public et participe au projet « A celebration of Black  Music » à la Philharmonie de Hambourg. Il y dirige des œuvres de Valerie Coleman, William Grant Still George Walker et la Negro Folk Symphony de William Levi Dawson qu’il enregistrera ensuite avec l’Orchestre symphonique de Seattle. Comme chef associé de l’orchestre du Minnesota, il a œuvré pour la diversité des publics et a également lancé une fondation pour faciliter l’accès à la musique des jeunes de couleur.

Sa nomination à Montpellier en fait le deuxième chef d’orchestre noir en France après Kwamé Ryan, qui a été de 2007 à 2013, directeur artistique et musical de l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine. Du côté des femmes, un précédent : la nomination en 2021 comme cheffe principale invitée de l’Orchestre symphonique du Centre-Val de Loire de Glass Marcano, première cheffe d’orchestre noire en France.

Réduire Roderick Cox à ses origines et à la musique afro-américaine serait absurde : pour avoir eu le plaisir de le voir diriger l’orchestre de Montpellier dans le formidable Rigoletto de Verdi mis en scène par Marie-Eve Signeyrolle en 2021 ou plus récemment dans la cinquième symphonie de Tchaïkovski, j’ai pu apprécier sa direction très précise, à la fois chirurgicale et harmonieuse dont la musicalité s’adapte à tous les répertoires.

Incontestablement le chef qu’il faut à l’OONM pour succéder au formidable Michael Schønwandt. En mai, il dirigera La Bohème de Puccini : le début d’une collaboration avec l’orchestre national de Montpellier tout à fait réjouissante !

Photos prises pendant le concert et la répétition du dernier concert dirigé par Roderick Cox, le 8 décembre à l’Opéra Berlioz + portrait à la Une (crédits OONM). 

Roderick Cox dirige La Bohême de Puccini, les 22, 24 et 26 mai au Corum.