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Panorama : un rooftop pour réveiller le Corum

Panorama, nouveau lieu culturel et de loisirs ouvre ce vendredi 12 juillet (*) sur le toit du Corum. Swing, breakdance, bar, restauration, cocktails jeux, pétanque et DJ. Aux manettes de la conception du lieu et d’une programmation nonchalante et éclectique : l’omniprésent Vincent Cavaroc, avec son équipe de la Halle Tropisme. 

Du 12 juillet au 12 octobre, du mardi au dimanche, de 18h à 1h, gratuit (sauf quelques soirées). On y accède par un escalier à la droite de la grande entrée -avec les marches- qui donne sur l’esplanade.

Tout le monde ne le sait pas : l’accès au toit du Corum est tout à fait autorisé, certes par des escaliers assez dissimulés par l’entrée monumentale depuis l’Esplanade. C’est un lieu de discrétion (baisers volés…). Egalement l’un des points de vue les plus époustouflants qui se puisse imaginer à Montpellier, ville de plaine : toute l’agglomération s’y déploie, à 360°, du Pic Saint-Loup jusqu’aux étangs.

Tout le monde va le savoir : à partir de ce vendredi 12 juillet, et pour trois mois six soirs par semaine, on prévoit de pouvoir y accueillir cinq cent personnes quotidiennement, à partir de 18 heures et jusqu’à une heure, en entrée libre. Exceptionnellement jusqu’à mille, et en entrée payante, pour quelques rares soirées événements. Ce nouvel équipement culturel et de loisirs, éphémère, porte le nom qu’inspirent les lieux :  Panorama.

Le Corum, vestige du Frêchisme

Par-delà la belle opportunité qui s’offre aux promeneurs, aux publics, aux familles -on va y revenir- la portée symbolique est assez excitante. Les Montpelliérains les plus récents ne peuvent imaginer la portée colossale de ce que signifia, pour toute une ville, l’édification du Corum, Palais des Congrès et Opéra, dès la première décennie des mandatures de Georges Frêche à la tête de la municipalité montpelliéraine. Aucune ambition ne semblait alors démesurée, et la taille, comme la qualité, de l’Opéra-Berlioz, le disputaient directement à l’Opéra Bastille, qu’édifait au même moment dans la capitale un monarque nommé Mitterrand.

Celui-ci daigna tout de même se déplacer pour l’inauguration du nouveau palais du baron languedocien. C’est la seule fois que fut utilisé l’héliport au sommet de l’édifice. Aujourd’hui désaffecté. Justement : cet héliport réaménagé sera le coeur du nouveau Panorama, avec ses transats, ses hamacs, ses espaces de relaxation, son bar, sa restauration, son corner familles, avec équipements de jeux pour les enfants. Ca ne pourra que marcher : tout est pensé, animé, également exploité, par l’entrepreneur culturel Vincent Cavaroc, et son équipe de la Halle Tropisme, à qui tout réussit. Il compte y faire fructifier une multitude de partenariats avec des acteurs culturels, associations, collectifs, de la Ville.

Horribles grilles anti-suicide, ascenseurs en panne et SDF

Revenons un instant au symbole de l’héliport abandonné. Sur son bord, on peut hélas admirer l’une des monstruosités dont Montpellier est capable. Tristement, ce point culminant à l’angle du Corum a plusieurs fois été utilisé à des fins ultimes par des désespérés. Il a fallu y pallier. Fort heureusement. Mais cela s’est fait à la montpelliéraine, en installant des grilles d’une laideur monstrueuse, surtout pas sorties d’un atelier-concepteur de design. Et c’est une griffe de vulgarité, visible à des kilomètres à la ronde, balafrant la skyline d’un bâtiment dû à l’un des plus grands architectes français du XXe siècle, Claude Vasconi. Crève-coeur esthétique.

Et faut-il évoquer l’état sordide dans lequel est laissée la suite de passerelles et d’ascenseurs (ceux-ci ne fonctionnant que rarement), à la montée depuis la station de tram. Puis, le long de l’allée des guerilleros espagnols, la saleté repoussante des longues vitrines de ce qui fut les espaces d’accueil du festival Radio-France. Après quoi, on prendra garde à ne pas se tordre le pied dans les dalles descellées de ce passage. Ni trébucher sur les SDF qui ont élu là domicile, puisque notre ville de gauche se révèle impuissante à traiter dignement le problème des sans-logis, qui ne sont tout de même que 0,05 % de la population (environ 3000 pour 600 000 habitants de l’agglo). Les déplacer d’un spot à l’autre à coups de harcèlement policier n’a rien de glorieux ni efficace.

Voilà cet étrange Montpellier, ce laisser-aller, cette dilution des responsabilités du quotidien, étalé au ras d’un vaisseau amiral de ce qui serait un lieu de prestige international de la Ville, en même temps qu’un fleuron historique de son épopée moderne. La flamme va-t-elle se ranimer, par son sommet ?

Un espace farniente, mi-branché, mi-décontracté

On ne gâchera pas plus la fête. Comme Vincent Cavaroc le conseille, on se réjouira du nouveau look aquifère de la nouvelle esplanade des arts et de la culture, pour venir flâner sur un rooftop déclinant ses rendez-vous thématiques : des mardis dégustation (avec des produits du terroir et des chefs locaux), des mercredis olympiques (avec sports de loisirs en configuration adaptée), des jeudis danse confiés à divers collectifs montpelliérains (swing, tango, lindy hop, break dance), des vendredis monde à couleurs épicées (soirées Brésil, gipsy, Maghreb, etc, cuisine et sonorités mêlées), des samedis on air nettement plus musicaux (labels, DJ’s, afters ou avant-première festivaliers, etc).

Mais attention : “Il ne s’agit pas d’une nouvelle discothèque” assure Vincent Cavaroc, ici contraint par un cahier des charges très serré. Certes le Salon du Belvédère, et sa terrasse particulière, encaissée, permettront de pousser un peu plus le son, tendance sets. Dans l’ensemble, imaginons plutôt un espace farniente, mi-branché, mi-décontracté, laissant place aussi à des expos : le compte rendu de la candidature comme capitale européenne de la culture, par le collectif photographique Tendance Flou ou celui du projet Souffles qui emballa la Tour d’Assas à La Paillade. Notons que ce projet du tandem Al Sticking, IPEICC et Nourdine Bara découlait d’un “Permis d’imaginer”. C’est ce même dispositif, d’intervention urbaine expérimentale sur des lieux vacants, qui bénéficie à présent à Panorama.

Le feu d’artifice du 14 juillet depuis le toit

Lequel vivra sa soirée inaugurale, ce vendredi 12 juillet avec la chorale queer et friendly Sunny Chorus (photo). “Soirée Brasil” suit le lendemain. Dimanche 14, le spot ne devrait pas être le moins inspirant pour s’en mettre plein les yeux d’artifice. Quelques rendez-vous marquants par la suite : une grande leçon de danse par Mathilde Monnier le 25 juillet, le passage de la tournée d’été de Radio-Nova le lendemain 26, et un battle de break dance dans le cadre des Olympiades culturelles encore le lendemain 27.

(*) Lancement le 12 juillet à 18h avec Sunny Chorus, émanation du Chemin des cimes, une association de personnes LGBTQIA+ et sympathisant·e·s. Une chorale 100% pop et fun. 25 chanteurs et chanteuses sur scène qui reprennent en choeur les plus grands tubes des 20 dernières années. Sur l’ancien héliport. Côté Salon du Belvédère, en contrebas, le duo Furiani, résident des soirées 75021 et du club de la Machine du Moulin Rouge à Paris, est aux platines. Gratuit. Rens, ici

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