9 équipes ont soumis leur candidature pour la direction de la nouvelle entité née de la fusion du Centre chorégraphique national et du festival Montpellier Danse. Parmi elles : une équipe de choc constituée de Dominique Hervieu, ancienne directrice du théâtre Chaillot à Paris, puis de la Biennale de la danse de Lyon, associée au grand chorégraphe israélien Hofesh Schechter et à la chorégraphe française venue du hip hop Jann Gallois. Du très lourd. La short-list sera connue le 24 janvier prochain.
Sa candidature était sur toutes les lèvres. Danseuse et chorégraphe, à la tête, avec José Montalvo, de la compagnie Montalvo-Hervieu de 1982 à 2012, directrice du Théâtre de Chaillot, à Paris, de 2008 à 2011, puis de la Maison de la danse de Lyon et de son prestigieux festival, DOMINIQUE HERVIEU (photo) a été directrice de la culture de Paris 2024. L’Olympiade culturelle, qu’elle a pilotée durant les JO, s’est déployée à travers plus de 2 000 rendez-vous artistiques dans 750 villes de France.
Et elle n’est pas venue seule. Avec elle, l’un des plus grands chorégraphes contemporains HOFESH SCHECHER, depuis 25 ans à Londres. Il est l’un des chorégraphes étrangers les plus fêtés en France. Il était à l’affiche du film «En corps» de Cédric Klapish où il joue son propre rôle. Ses chorégraphies, caractérisées par des mouvements physiquement intenses et expressifs, sont connues pour leur énergie brute et leur impact émotionnel. Parmi ses œuvres notables figurent Uprising, Political Mother et Grand Finale. Il est actuellement à l’affiche du théâtre de la Ville avec From England with Love puis cet été à l’Opéra de Paris.
Mais c’est un trio en fait qui tente sa chance à Montpellier : Dominique Hervieu a embarqué une proche. Entre hip hop et écriture contemporaine, la chorégraphe JANN GALLOIS a été artiste associée dans les maisons que Hervieu a dirigé, à Paris et Lyon. En Juillet 2022, on avait vu l’impressionnant Just your shadow avec le célèbre duo d’arts visuels Adrien M & Claire B au Festival d’Avignon. Une femme-orchestre, une chorégraphe pluridisciplinaire entre danse contemporaine et acrobatie, spécialement inventive, parmi les plus douées, comme on dit, de sa génération.
Aucune autre candidature ne paraît peser aussi lourd. Donné favori par la rumeur (il aurait le soutien du maire de Montpellier), il faudra compter sur NICOLAS DUBOURG (photo) : l’actuel directeur du théâtre universitaire La Vignette à Montpellier dont la démission récente de la présidence du Syndeac (le puissant Syndicat du spectacle vivant subventionné) pour se consacrer à sa candidature a donné un indice de sa détermination. Il s’est associé à deux artistes, la jeune danseuse et chorégraphe grecque LENIO KAKLEA, très au format de la danse contemporaine française (elle a étudié au Centre national de danse contemporaine -CNDC- d’Angers) et le danseur et chorégraphe indépendant israélien ARKADI ZAIDES, actuellement associé à Montpellier Danse.
Les autres candidats qui ont soumis une candidature collective significative sont :
–NACERA BELAZA, la chorégraphe algérienne souvent vue à Montpellier Danse est associée dans une candidature très méditerranéenne à GAETAN PELLAN, actuel directeur de l’Institut français de Casablanca, et au dramaturge flamand JAN GOSSENS, qui a dirigé le festival de Marseille plusieurs années jusqu’en 2022. Un triplé qui a de l’allure.
–Les gens du quai de ANNE LOPEZ : avec Elyse-Marie Cabasson, Fabrice Quilliot et François Lopez, la chorégraphe Anne Lopez présente la seule candidature «locale», montpelliéraine en l’occurrence.
-Enfin la chorégraphe américaine, vivant entre la France et le Royaume-Uni, ANNIE HANAUER se présente avec EMANUELE MASI, il y a peu directeur du Festival Bolzano Danza.
Pourquoi tant de personnes pour une direction ? C’est que le cahier des charges a préconisé une candidature collective mêlant direction opérationnelle et artistes, invités à donner des solutions à ce futur à écrire pour l’Agora. Relire ici l’article de LOKKO. Mais bizarrement, certains candidats se sont présentés seuls, et sont moins connus, comme Kamelia El Kaaouachi-Razimbaud, Michel «Mech» Onomo, chorégraphe de hip hop, Lise Raivard, Frédéric Cordelle.
Une drôle de liste, pas tout à fait au niveau d’une si grande maison, pour une compétition qui a découragé, semble-t-il, quelques artistes pour des raisons qu’il reste à analyser. Où l’on note l’absence du chorégraphe franco-américain Dimitri Chamblas, alors que l’ancien danseur de Mathilde Monnier, vivant une partie de l’année à Los Angeles, proche de Benjamin Millepied, ancien directeur du Ballet de l’Opéra de Paris et de Boris Charmatz, directeur du Tanztheater de Wuppertal en Allemagne, était un des premiers candidats à signaler son désir de concourir.
Michel Onomo un inconnu? vous vous êtes déjà intéressé à la danse hip-hop en France ou comment ça se passe?