La song-writter et multi-instrumentiste américaine Becca Stevens, appréciée du regretté David Crosby et de la scène jazz new-yorkaise pour sa virtuosité et sa voix cristalline, présentera au Jam ce vendredi 31 janvier son nouvel album Maple to Paper, conçu à une période de sa vie aux émotions emmêlées. Et qu’elle démêle avec force et brio.
En 2008, alors qu’elle n’avait que 24 ans, le New York Times l’a qualifiée de «best-kept secret» = le secret le mieux gardé de la musique populaire américaine. Depuis, cette song-writer multi-instrumentiste native de Caroline du Nord, installée à New-York, éternel épicentre du bouillonnement culturel international, n’a cessé de révéler à l’Amérique ses talentueuses multiples facettes. Se refusant à toute catégorisation. Elle est au confluent de genres : chamber pop, folk, jazz, indie-rock, funk, world music…Ne fait jamais un disque identique. Et participe à pléthore de projets autres que les siens. Un secret devenu notoire auprès de ses pairs.
Si vous découvrez son nom, pour comprendre cet engouement et prendre conscience de son éclectisme, on ne peut que vous inviter à écouter son Wonderbloom au quarante musiciens crédités (et des morceaux rappelant Prince), ses duos avec le prodige britannique Jacob Collier (concert mémorable de ce dernier aux Nuits d’O en 2016), son travail avec le quatuor à cordes Attaca (où officie son mari, altiste), ou sa contribution à la brillante fin de carrière discographique du légendaire David Crosby (de Crosby, Stills, Nash and Young).
Aimée de son aînée Joni Mitchell
Aussi à l’instar de Joni Mitchell dans les années 70 qui flirta musicalement avec Jaco Pastorius et consorts, Becca Stevens a les faveurs de grands noms du jazz de son époque : Esperanza Spalding, Brad Mehldau, Ambrose Akinmusire et les brooklynois Snarky Puppy avec qui elle est hébergé sur le même label GroundUP Music créé par leur leader Michael League.
Un nouvel album en solo
Son dernier essai, sorti au mois d’août dernier, est un ensemble de confidences en solitaire, où elle s’accompagne de sa seule guitare. Une mise à nu prévisible quand on est étiquetée song-writter mais qui n’en demeura pas moins une épreuve dans sa conception marquée par un grand écart émotionnel : la perte de sa mère et l’arrivée prochaine de sa seconde fille.
Becca Stevens – Now Feels Bigger than the Past (Official Music Video)
Une album conçu entièrement seule, écrit en plein processus de deuil et en pleine poussée d’hormones, et enregistré chez elle dans une pièce à l’ambiance snoezelen : lampes de sel et polochons molletonnés à même le sol.
Nominée aux Grammy Awards
Il en ressort treize titres cathartiques, témoignant de la pire douleur que l’on puisse vivre au cours son passage sur Terre mais aussi des rêves de nouvelles choses qui nous poussent à continuer pour retrouver le bonheur. De l’émotion sans larmoiement accueillie avec les honneurs : la new-yorkaise a été nominée aux Grammy Awards dans trois catégories : Best Folk Album, Best American Roots Performance et Best Arrangements, Instruments & Vocals.
C’est avec ce dernier-né qu’elle est en tournée actuellement dans l’hémisphère nord, avec une étape à Montpellier ce vendredi 31 janvier. Une soirée qui sera à coup sûr l’un des grands moments de ce trimestre au Jam.
Becca Stevens en concert au JAM, ce vendredi, ici.